mercredi 14 avril 2010 par L'expression

La volonté du régime d'Abidjan de recouvrer, par la force, la totalité du territoire ivoirien n'a pas varié. Des sources proches de la rébellion révèlent l'arrestation de mercenaires en zone Cno.

Même si demain, le chef du gouvernement (Guillaume Soro, Ndlr) devait partir, ce n'est pas pour cela qu'il ne faut pas le recevoir chez soi, faire une balade en bateau sur la lagune Ebrié. Je me demande même si cette balade n'est pas une balade d'adieu. Ceux qui pensent que ces propos provocateurs d'Affi N'Guessan, président du Fpi, sont des paroles en l'air doivent se raviser. C'est un initié du bois sacré de la refondation qui a parlé. Selon des sources crédibles proches de la rébellion, Abidjan a repris depuis belle lurette sa stratégie d'infiltration de la zone Cno (Centre, Nord, Ouest). Des commandos, quasi-suicides, ont reçu pour tâche de s'infiltrer en de multiples endroits du territoire aux mains des Forces nouvelles. Des bruits de bottes qui viennent confirmer les récentes révélations avec les essais du Mi-24, sur des plans d'offensive que prépare le pouvoir d'Abidjan dans la zone contrôlée par les hommes de Guillaume Soro. L'ambiance, avant bien sûr la balade de dimanche sur la lagune Ebrié, rappelle celle de novembre 2004 , confie une source militaire proche des rebelles. Après les attaques verbales de la ligne la plus dure des belligérants, l'escalade militaire ? Gbagbo va-t-il prendre le risque d'envoyer ses engins de guerre attaquer Bouaké, Korhogo, Man, Odienné, Bouna ? Aucune éventualité n'est à écarter dans cette atmosphère qui sent déjà la poudre. Mais il existe un gros hic. Ce hic, c'est que les maîtres de la zone Cno, qui dorment désormais d'un ?il comme le crocodile, ont pu mettre la main sur un certain nombre de mercenaires infiltrés. Notre source révèle que les infortunés commandos sont en ce moment placés en lieu sûr. L'interrogatoire serré auquel ils seront soumis permettra à l'aile militaire des Forces nouvelles d'en savoir davantage sur les commanditaires, la période, l'arsenal déployé dans le cadre de cette opération en cours de préparation. On comprend maintenant tout le boucan des va-t-en guerre et autres fanfarons de la mouvance présidentielle. On retiendra toutefois que le jeu est dangereux. Car, des deux côtés, les forces ont mis à profit la période de ni guerre, ni paix pour se réarmer. Du gros matos, et le rapport des experts de l'Onu publié en octobre 2009, le confirme. En effet, malgré l`embargo sur les armes en Côte d`Ivoire, le camp présidentiel et les Forces nouvelles se sont livrés à la course aux armements. En clair, l`embargo sur les armes est régulièrement violé par les deux parties impliquées dans le conflit qui divise le pays depuis sept ans. Pour se donner plus de chance d'écraser l'ennemi en cas de reprise du conflit. Et ce sont les pauvres populations qui risquent d'être, de nouveau, coincées sous le feu croisé des militaires loyalistes et combattants Fn.

Euloge Atsain

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