mercredi 14 avril 2010 par Nuit & Jour

Stations d'essence fonctionnant au ralenti. Véhicules de transport garés ça et là. Rues et boulevards presque vides. Gares routières autrefois bruyantes, présentant à présent un ère désespérément triste. Tel est la conséquence visible de la grève des Transporteurs, déclenchée le 11 avril 2010. A ce triste décor, il faut rajouter les longues files de citoyens rejoignant leurs domiciles ou leurs lieux de travail à pied sur de longues distances, les Gbakas, les Taxis Compteurs, et les Wôrô-wôrô étant totalement invisibles. Nul besoin de déduire que les conducteurs desdits véhicules sont au repos forcé. En temps normal, des milliers d'autres personnes ont l'habitude d'évoluer dans l'univers des gares routières, exerçant tout ce qui est susceptible de leur rapporter de l'argent. A cause de la grève des transporteurs, tout ce monde est au repos forcé. Parmi eux, des restaurateurs, des vulganisateurs, des laveurs de voitures, sans oublier les coxers, chargeurs et même les Gnambros. Au nombre des citoyens appauvris par cette grève figurent surtout les propriétaires de véhicules de transports, à cause de la recette qui ne vient plus. Cela va forcement se ressentir au niveau de leurs familles respectives, à cause des largesses financières qui ont disparues. Nul besoin surtout d'affirmer que l'Etat est le plus gros perdant, à cause des entrées de fonds provenant du monde des Transports, en plus des stations d'essence qui ont perdu une grande partie de leurs chiffres d'affaire. C'est donc dire que la grève des transporteurs, à l'instar de tous les autres mouvements de contestation de ce genre, est un drame grandeur nature pour l'ensemble du circuit économique, donc néfaste à la relance de l'économie nationale.

Le créateur de richesse pris en otage

En temps normal, ce sont les Wôrô-wôrô et les taxis communaux qui transportent les stocks de poids moyens. Idem pour les taxis Compteurs à un degré moindre, lorsque les bus refusent tout transport de marchandises. Ce système de ravitaillement des marchés marche au rythme des véhicules de transport, c`est-à-dire l'arrêt total. Les pousse-pousse sont les seuls moyens de transport des marchandises, mais à un cout et à un rythme tellement hors normes, que cela n'arrange ni les commerçants, ni les consommateurs. Les distributrices de produits vivriers et les restaurateurs en paient le plus lourd tribu, à cause des difficultés à faire déplacer les marchandises. Si bien que lors de cette grève, des magasins sont restés fermés, des marchés se sont vidés, des restaurants et des kiosques ne peuvent servir convenablement leurs clients. Les entreprises conventionnelles enregistrent une baisse de rentabilité, parce qu'une frange importante de leurs personnels ne peuvent pas se rendre au travail, et pourtant. Suite à ces mouvements, aucune mesure de diminutions d'impôts n'est prise pour soulager les opérateurs économiques concernés. Il s'agit d'une forme voilée de prise en otage des principaux créateurs de richesse, dont les conséquences seront ressenties par l'ensemble des populations et des institutions financières à la tête desquelles, les banques, et pour cause. L'épargne va baisser, et les autres transactions seront ralenties. Comme à la faveur de tous les autres mouvements de contestation, bon nombre d'artisans ont carrément arrêté toute activité, à cause de l'impossibilité de se rendre sur leurs lieux de service. Déclenchée le jour de la reprise des cours, cette grève a surtout cloué à la maison, bon nombre de professeurs, d'élèves et d'écoliers, toute chose de nature à influer négativement sur les résultats scolaire de fin d'années. De nombreuses réunions utiles à divers titres, ont aussi été ajournées, alors qu'elles étaient importantes. Cette grève est donc un drame social, en ce sens qu'elle a empêché les populations de communiquer. Au propre comme au figuré, la grève des transporteurs a des effets dramatiques à tous les niveaux. Toute chose conviant les uns et les autres à trouver à l'avenir, un accord consensuel à même de ne pas perturber la continuité du travail.


Franck Boyo

Légende : La grève des transporteurs est un véritable facteur bloquant pour Djédjé Mama et Fèh Kessé, respectivement DG du Trésor et des impôts.

Légende 2 : Les autorités devraient s'arranger pour prévenir cette grève, quand bien même elle est légale.

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