mercredi 14 avril 2010 par Le Patriote

En mettant le cap sur Lomé, nous étions loin d'imaginer que des concitoyens y vivaient dans des conditions si déplorables et déroutantes pour le visiteur. Des Ivoiriens chargeurs de colis, pousseurs de Wotro et dormant dans des taudis à 200 F ou 100F, cela dépassait véritablement notre entendement. Et pourtant, la réalité est là dans toute sa laideur. Pitié pour un frère, aurait dit le chanteur Zouglou. Voir des compatriotes dormir sous des hangars, sur des nattes à même le sol et en plein air ou sur des tables, martèle la conscience nationale et individuelle. Pourquoi ne rentrent-ils pas au pays, où la guerre appartient au passé et où l'Accord politique de Ouagadougou offre des perspectives de paix, de sérénité et de quiétude? Une interrogation qui fait sourire nombre de nos interlocuteurs. Comment rentrer au pays, sans argent, sans logis, pour des gens qui vivent désormais au jour le jour, se demande Zadi. Pour certains, la guerre a constitué un profond traumatisme, au point de les rendre méfiants vis-à-vis de tout. La hantise devient grande avec la décision du HCR de réduire progressivement son assistance aux Réfugiés. Les vivres se font de plus en plus rares, la couverture médicale à hauteur de 80% va tomber dans quelques mois à 20%. Une épée de Damoclès pèse sur la tête de nos compatriotes au Togo et dans les Etats voisins. Que dit l'Etat ivoirien devant le drame de ses enfants? A ce niveau, le quiproquo est saisissant. Les autorités parlent de communauté ivoirienne au Togo alors que les membres de cette communauté sont pour la plupart assistés par le HCR. Pendant combien de temps durera encore ce malentendu? A notre sens, il faut impérativement sauver ces frères et s?urs, en détresse au Togo et ailleurs. A défaut de les assister davantage, La Côte d'Ivoire a sans doute le devoir d'organiser leur retour au pays natal, à les encadrer et à leur offrir une vie décente. Si l'exil peut forger, il convient de constater qu'il tue à petit feu, ces composantes de la Côte d'Ivoire, en pleine clochardisation et qui, comme des naufragés, espèrent des mains salvatrices.
B N


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