mercredi 14 avril 2010 par Le Nouveau Réveil

Pour la 2e journée consécutive de la mise à exécution du mot d'ordre des "Journées sans transport" décrétées, le lundi 12 avril dernier, par le Comité de crise des syndicats, acteurs et auxiliaires du transport (Ccsaat), le transport public privé n'a pas fonctionné. En sus du district d'Abidjan, d'autres villes annoncées lundi ont rallié le mouvement, hier, et entendent le suivre à la lettre. Ainsi, à Yamoussoukro, Bongouanou, Akoupé, Grand-Bassam, Bonoua, Aboisso, Gagnoa, San-Pédro, Daloales transporteurs n'ont pas travaillé. Ils ont décidé, selon nos correspondants régionaux, de faire grève pour "mettre un terme au désordre qui règne dans le secteur des transports" pour reprendre l'expression du président du comité de crise, Eric Diabaté. Comme le 1er jour, les bureaux ont attendu les travailleurs dont certains ont marché pour rejoindre leurs postes respectifs, les malades sont restés à la maison, les écoles n'ont pas vu venir les élèves et enseignants habitant des endroits éloignés, les vivriers n'ont pas bougé de leurs lieux de collecte, les marchandises ont réclamé les clients, les gares se sont contentées de leur nouvelle ambiance. Et bien évidemment les taxis communaux, les taxis-compteurs, les mini-cars (gbakas), les cars de transports inter-urbains, les camions de transport de marchandises n'ont pas roulé, faute de chauffeurs fâchés du fait de "l'augmentation impopulaire du prix du carburant", comme l'a indiqué, dans notre édition du samedi, Doukoua Godé, président de la Fédération des associations de consommateurs de Côte d'Ivoire (Fac-ci). Débutées depuis le vendredi dernier, les négociations se sont poursuivies, lundi et mardi sans une avancée notable entre le gouvernement et les grévistes.

L'Etat propose une réduction de 15 F sur le gasoil, les transporteurs exigent 145 F
Au terme de la réunion du comité interministériel (ministères du Plan, de l'Economie et des finances, des Transports, de la Défense) qui s'est déroulée de 15h30 à 18h, à la Primature au Plateau, deux propositions ont été faites par le gouvernement. Le président dudit comité, Bouhoun Bouabré, a annoncé deux mesures qui, selon le gouvernement, devraient amener les grévistes à réviser leur position. Il s'agit d'une réduction de 15 F sur le prix du gasoil, de la mise en place d'un fonds pour le développement du secteur du transport en Côte d'Ivoire. Les chauffeurs grévistes, annonce Alerte Info, réclament plutôt une baisse de 145 F au lieu de 15F, citant Losséni Diabaté, porte-parole du comité de crise des syndicats, acteurs et auxiliaires des transports (Ccsat). Une situation qui dit bien que la grève se poursuit ce jour avec son lot de conséquences désastreuses pour les populations, les opérateurs économiques et bien sûr l'Etat ivoirien.

Des pertes énormes
pour le secteur
"La situation est grave, elle est même catastrophique pour les transporteurs. Pour l'heure, nous n'avons pas encore établi de bilan, nous allons le faire dans quelques jours. Je ne voudrais pas avancer de chiffres, mais ce sont des centaines de millions F que le secteur perd et nous espérons que le gouvernement entendra raison pour faire cesser ce mouvement qui n'arrange personne", nous a confié un acteur du secteur des transports. Au niveau du patronat du secteur privé, un grand événement se prépare dans la capitale politique, Yamoussoukro, pour réfléchir et trouver une solution durable à tous ces mouvements qui plombent les activités économiques en Côte d'Ivoire. Au total, pour la 2e journée sans transport, le pays est resté paralysé par la grève de chauffeurs.
P. Tadjau



www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023