mardi 13 avril 2010 par L'expression

Plus que la population civile, les policiers ont beaucoup plus ressenti l'absence des véhicules assurant le transport en commun. Les hommes en armes, bien que présents à leur poste, n'étaient pas heureux, parce que sachant qu'ils ne percevraient pas ?'leur dû''. Nombreux sont les conducteurs qui soit font de fausses man?uvres, soit ne disposent pas de l'ensemble des pièces réglementaires. Mais tous, nous savons que les chauffeurs de worô-wôrô, gbaka, et taxi sont les plus nombreux dans cette situation. Mais étant donné qu'il s'agit de nos frères, on ne peut pas mettre leurs véhicules en fourrière comme cela est recommandé dans certains cas. Nous nous arrangeons. Mais lorsqu'ils ne circulent pas, ça fait bien entendu quelque chose en moins et c'est comme si nous avions travaillé inutilement, explique un sergent, sous le sceau de l'anonymat. Selon une jeune femme policier, les quelques pièces de monnaie que leur remettent les chauffeurs arrangent tout de même. Nous les femmes, quelquefois la fibre maternelle qui nous empêche d'être aussi sévère avec les chauffeurs. Néanmoins, en fin de journée, nous nous retrouvons avec 15.000 Fcfa ou 20.000 Fcfa. Mais les hommes, assurément ont un peu plus que nous parce qu'avec eux, c'est du ?'no pitié in business''. Et puis dans tous les cas, nous passons une bonne partie de la journée sous le soleil. Il faut bien qu'on ait quelque chose en retour , poursuit le flic. Bien que ne partageant pas l'avis de sa collègue, le sergent chef K.B de l'Unité de régulation de la circulation(Urc) se défend. Ce n'est pas parce que nous sommes sans pitié, mais les chauffeurs des taxi, wôrô-wôrô et gbaka reconnaissent que nous les arrangeons. Parce qu'en réalité, ce qu'ils nous remettent n'a rien à voir avec ce qu'ils devront payer lorsque nous leur remettons les papillons. C'est un arrangement, donc il faut que chacun remplisse ses engagements. Nous percevons quelques chose avec quoi nous rentrons le soir, et eux, nous leur permettons de poursuivre leur journée de travail , soutient-elle, sans honte. Comme si l'acte était légal.
T.Yelly

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