mardi 13 avril 2010 par Nord-Sud

Grand-Bassam ressemblait à une ville morte hier. Les gares de transports en commun notamment 504 et cars Utgb n'ont pas connu leur ambiance habituelle. Elles étaient toutes dessertes. Aucun véhicule de transport en commun n'a circulé. Les commerces qui se développent autour de ces gares, sont restés également fermés. Dans les rues de l'ancienne capitale, c'est la marche. Les populations se déplacent toutes à pied. A part quelques véhicules personnels qui circulent. Les raisons, c'est que les transporteurs ont choisi de débrayer à cause de la hausse du prix du carburant à la pompe. Cette inflation enregistrée deux fois cette année est de trop pour les transporteurs. Qui travaillent, selon eux, à pertes. Berté Idrissa chauffeur de 504 Aboisso-Abidjan, en a gros sur le c?ur. Adossé au coffre de son véhicule, à l'ancienne gare des 504, il juge que ce débrayage va permettre aux transporteurs de trouver une solution à l'enfer qu'ils vivent. Le prix du carburant est trop élevé. Nous, chauffeurs nous roulons à perte. Il fut un moment où le carburant était à 593 Fcfa, après nous sommes passés à 615 Fcfa et aujourd'hui 645 Fcfa. Ce n'est pas possible. Nous demandons au gouvernement de se pencher sur ce problème. Si cela perdure c'est tout le monde qui va en payer les conséquences , martèle-t-il. Propos que Yaya Bamba acquiesce de la tête. Il est chauffeur de 504 Bassam-Abidjan. Ce dernier soutient que l'heure est grave. Nous faisons des recettes de 15.000 Fcfa par jour alors que nous consommons au moins 20.000 Fcfa de carburant. C'est difficile. Nous roulons tout le temps à perte, se désole-t-il. Du côté des chefs de gare, on se soucie plutôt du manque à gagner. Mussa Kouamé chef de gare de la compagnie Utgb est inquiet. L'entreprise qui l'embauche fait une perte de 4 voire 5 millions en terme de recette. Le préjudice se ressent au niveau des journaliers nous employons 100 filles comme journalières et nous avons près de 500 employés. Si ça continue, c'est une grosse perte. Nous travaillons pour apurer au fur et à mesure les dépenses au niveau de l'entreprise. Il s'agit des dépenses en termes de carburants et autres divers. Nous souhaitons vivement que le gouvernement se penche sur ce problème, qui met à mal la population, se plaint-il. Sanogo Mamadou abonde dans ce sens. Il souligne que, dans cette situation, les plus lésés ce sont bien les chauffeurs. Les propriétaires de véhicules n'attendent que la recette. Le chauffeur sur le terrain est confronté à d'autres réalités. Il doit payer le ticket de la gare. Régler seul ses problèmes avec les forces de l'ordre. Depuis 1980, le prix du transport des 504 est resté tel. Même quand il y a une augmentation, nous revenons toujours à ce prix forfaitaire 500Fcfa. Bassam-Abidjan en aller et retour, il faut au moins 8litres de gasoil. Et le chargement pour les deux voyages fait 8.000 Fcfa alors que les 8 litres de gasoil font 5.160 Fcfa. A côté, il vous faut régler les divers. C'est compliqué pour le chauffeur . En attendant qu'une solution soit trouvée, les populations, pour l'heure, sont contraintes à la marche avec son cortège de sueur et de courbature.

Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023