Le vendredi dernier, le conseiller technique de Laurent Gbagbo est sorti de sa réserve habituelle pour suivre son patron dans cette aventure des vrais faux houphouétistes. Cet homme qui prend de l'embonpoint chaque jour davantage, est bien connu dans le milieu sportif. Depuis 1989, donc pendant 21 ans, il demeure à la tête de l'Asec d'Abidjan. Contre le désir de changement des actionnaires, il ne finit pas de man?uvrer pour se maintenir à la direction du plus important club de football de Côte d'Ivoire. Au plan de la symbolique, Roger Ouégnin partage en commun avec Laurent Gbagbo, l'obsession de rester aux commandes de l'Asec, pour le premier et à celle de la Côte d'Ivoire, pour le second. Ce qui choque dans le choix de Roger, c'est la charge historique du nom qu'il porte. Ce n'est un secret pour personne que cette honorable famille a toujours adhéré aux idéaux de l'Houphouétisme, recueillant par la même occasion, de nombreuses dividendes économiques et sociales. Le frère aîné de Roger, Georges Ouégnin a servi avec loyauté, toute sa vie durant, le père fondateur de la Côte d'Ivoire moderne. Suivant partout Félix Houphouët-Boigny, comme son ombre. Les Ivoiriens se rappellent la grosse larme d'amour sincère de Georges Ouégnin pendant les obsèques du premier président ivoirien. On n'imaginait rarement que le frère cadet de l'Ambassadeur Ouégnin puisse mépriser autant la mémoire de Houphouët-Boigny, pour se lier avec son plus grand pourfendeur. Pour un exploit, c'en est un. Même s'il est guidé par les délices du dieu argent, qui peut engendrer toutes sortes de compromissions. Comme Anoï Castro, c'est un homme seul qui est allé à la soupe.