mardi 13 avril 2010 par Le Nouveau Réveil

Ah bon ! C`était donc une comédie entre ceux qui se font appeler depuis la signature de l`accord politique de Ouagadougou, belligérants ? Qui aurait cru qu`après la rencontre entre le chef de l`Etat Laurent Gbagbo et son Premier ministre Guillaume Soro, ces deux têtes de l`exécutif ivoirien afficheraient une mine aussi radieuse après la passe d`armes entre leurs états-majors respectifs ? La guerre des mots fut tellement vive que les naïfs croyaient à la reprise des hostilités entre les hommes du "vieux père" et son "bon petit". Depuis le 4 mars 2007, les deux signataires de l`accord politique de Ouagadougou et les facilitateurs du dialogue direct nous promettent que leur deal va sortir la Côte d`Ivoire de la crise et lui permettre d`aller aux élections. Mais depuis maintenant le 4 mars que nous attendons, nous ne voyons rien venir. La misère étrangle le peuple, quand les dirigeants du pays qui se livrent à l`enrichissement illicite narguent les populations. A la veille de l'arrivée de la mission d`évaluation de l`Onu sur le processus de sortie de crise, le couple Gbagbo-Soro à travers une scène parfaitement bien campée digne d`une pièce théâtrale, a affiché sa complicité dans la gestion du processus électoral. Le camp présidentiel est-il véritablement opposé aux forces nouvelles ? A cette interrogation, nous répondons aisément non ! Car il suffit de voir le visage de Gbagbo et de Soro sortant du palais présidentiel dimanche dernier pour s`engouffrer dans le véhicule de commandement du chef de l`Etat où Laurent Gbagbo lui-même tenait le volant pour cesser de rêver sur un probable espoir que pourrait nous offrir l`attelage Abidjan-Bouaké-Ouagadougou. Après deux heures de tête-à-tête entre le leader des Forces nouvelles et le chef de l`Etat au palais présidentiel puis une croisière sur la lagune, les deux belligérants se séparent avec une promesse de poursuivre le processus électoral et le désarmement tels que prévus dans l`accord politique de Ouagadougou. Outre les éclats de rire et l`ambiance détendue devant la presse, on ne sait toujours pas après cette rencontre, quand redémarre le contentieux électoral ? Y aura-t-il le désarmement avant les élections ou après ? La réunification du pays et le redéploiement de l`administration dont le nouveau ministre de la Fonction publique et de l`emploi pose comme préalable à toute élection a-t-il été passés à la loupe lors du tête-à-tête entre les deux belligérants ? La présidentielle est-elle encore possible fin avril-début mai ? Aura-t-elle lieu en juin ou octobre prochain ou rien de tout ça ? Non, non et non messieurs, nous avons tout compris maintenant ! Si vous devez chaque mois relire ou vous faire expliquer les accords que vous avez délibérément signés à Ouagadougou pour nous, dit-on, apporter la paix et les élections, l`on devra désespérer de vous. Oui, nous avons compris dans cette affaire que le peuple a été dressé depuis mars 2007. Et avec la hausse du prix du carburant, le problème du délestage, le chômage des jeunes, l`insécurité, l`impunité, les détournements de deniers publics et autres, plus personnes ne peut encore croire en Gbagbo et Guillaume Soro depuis la balade en lagune. Une autre occasion ou le chef de l`Etat et le Premier ministre en ont profité pour narguer le peuple de Côte d`Ivoire.

Patrice Yao

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