lundi 12 avril 2010 par Le Mandat

Kouadio Konan Bertin (KKB) est le président de la jeunesse du Pdci et second de Yayoro au Rjdp. Dans cet entretien qu'il nous a accordé, il nous parle de la marche du 15 Mai prochain

M le président, la jeunesse du Rhdp projette une marche le 15 mai prochain. Quel sens donnez-vous à cette rencontre ?
C'est la marche de la délivrance de notre pays qui est profondément malade comme vous le savez. Quand les élections libres et transparentes pour sauver la Côte d'Ivoire comme prévues par tous les accords, tardent à venir pour sauver la Côte d'Ivoire par la faute de Laurent Gbagbo et le Fpi qui incarnent la minorité présidentielle, quand ils ?uvrent et man?uvrent pour que ces élections n'aient jamais lieu, et comme pour narguer les ivoiriens, ils vous jettent à la figure, en face il n'y a rien , il faut réagir. Donc, ils peuvent ne pas aller aux élections et il n'y aura rien. Il n'y a rien en face est un slogan de vanité. J'ai dit à Gbagbo que ce mépris qu'il a pour le peuple va le perdre. Devant quelqu'un, il y a toujours quelqu'un, et devant le Fpi et Laurent Gbagbo, il y a le peuple de Côte d'Ivoire. C'est ce peuple de Côte d'Ivoire qui a décidé de prendre ses responsabilités, le samedi 15 mai, en organisant une marche éclatée à travers toute l'étendue du territoire national, dans tous les villages, villes et campements. Nous allons marcher. J'invite les consommateurs, les ouvriers, les artisans, les pharmaciens, les enseignants, les femmes et les hommes. J'invite tous les ivoiriens qui en ont marre et qui sont rongés par la misère à ne pas subir leur sort comme une fatalité. Nous sommes dans un état démocratique et, en démocratie, chaque citoyen détient une parcelle du pouvoir. Nous ferons en sorte d'avoir la couverture de la loi. Il faut que nous marchions. Venez marcher pour exiger à Gbagbo de remettre à chaque ivoirien sa carte nationale d'identité, sa carte d'électeur, pour exiger de la CEI qu'elle nous fixe une date des élections définitive. Venez marcher contre le délestage, venez marcher contre les pénuries d'eau. Nous ne pouvons plus accepter qu'en pleine capitale ivoirienne, l'eau nous soit servie dans les citernes comme si nous étions en plein sahel. Venez marcher contre tous ces voleurs de diplômes, venez marcher contre la déliquescence de l'Etat de Côte d'Ivoire. Oui ! Venez marcher pour délivrer la Côte d'Ivoire. Partout, levez-vous, réveillez-vous et venez marcher. Nous avons marché sur la RTI et personne n'est mort. Nous allons marcher et personne ne mourra. C'est d'ailleurs pour ça que nous sommes allés rencontrer le CEMA pour dire que l'armée doit demeurer républicaine. Le Général Mangou avec qui j'ai parlé a, heureusement 38 ans de carrière militaire. Nous voulons comparer deux périodes : celle où nous étions au pouvoir, nous, Pdci, Gbagbo organisait chaque jour une marche, mais on n'a jamais déploré un seul mort parmi les marcheurs. Pourtant depuis que Gbagbo est au pouvoir, après chaque marche de l'opposition, si on n'a rien noté, ce sont au moins dix(10) morts qu'on dénombre dans les rangs des marcheurs. Cela ne doit pas continuer comme ça. D'hier à aujourd'hui, c'est la même armée. Qu'est-ce qui a pu se passer pour que cette armée se dresse contre ses concitoyens au point de les tuer ? Nous, nous avons bâti ce pays et nous n'appartenons pas à cette catégorie de jeunes dont la vie rime avec les braises et les casses. Je mets quiconque au défi de me dire le contraire. Les jeunes du Pdci ne cassent pas les bus, ils ne brûlent pas, ils ne frappent pas les policiers. Non, je ne peux accepter que ce soient ceux qui ont passé toute leur vie à brûler et à casser, qui s'érigent en donneurs de leçons. C'est le monde à l'envers. Quel est ce pays où ce sont ceux qui n'ont jamais travaillé qui distribuent de l'argent aux autres ? Cela suffit pour que vous vous leviez pour faire ombrage à l'imposture de Gbagbo et sa minorité présidentielle. Venez revendiquer le minimum de droit à la vie et au bonheur. Le 15 mai, nous devons délivrer la Côte d'Ivoire, nous devons sortir nombreux pour faire triompher notre majorité.

Vous avez rencontré récemment le chef de l'Etat major des Armées, Philippe Mangou. Que peut-on retenir de cette rencontre ?
Nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes parlé et nous nous sommes compris. Notre prochaine marche sera une occasion pour notre armée de se réconcilier avec le peuple. Après notre marche sur la RTI, nous sommes allés remercier les Forces de l'ordre et de sécurité. Et les policiers eux-mêmes, ont reconnu que depuis qu'ils existent, c'est la première fois qu'après une marche, les organisateurs viennent les remercier. Nous ne sommes pas contre nos forces de l'ordre ; nous ne sommes pas contre nos propres policiers. Au contraire, nous les aimons et ils doivent nous aimer et nous protéger. Ils n'ont pas leurs armes pour nous tuer. Aujourd'hui, notre armée a besoin de se réconcilier avec le peuple.

M. le président, de façon pratique, comment va se dérouler cette marche ?
Nous sommes en train de déterminer l'itinéraire au niveau d'Abidjan, et je dois dire que ce sera la marche la plus longue possible. Nous allons définir l'itinéraire le plus long possible, en fait, nous allons converger vers la place de la république. Il faut que nous démontrions que nous avons pris possession des lieux. Pendant que ceux qui occupaient ces lieux vont maintenant se compter au stade Champroux dont nous connaissons la capacité. Le Champroux ne fait pas plus de 3000 places assises. C'est donc impossible de faire contenir plus de 50000 personnes au Champroux sans aucun mort. Ce sont des histoires tout ça. C'est du faux et rien que du faux. Ceux qui avaient jadis envahi ces lieux ne font plus recette parce que leur chef a tout le temps menti aux Ivoiriens qui ont découvert leur gros mensonge. Et nous, nous allons nous approprier ces lieux par notre grande mobilisation. C'est ce que nous allons démontrer.

Est-ce que vous avez la bénédiction et la caution de la haute direction du RHDP ?
Mais bien sûr ! C'est ensemble que nous le ferons. Peut-être même que pour la première fois, vous verrez le président Bédié à la tête d'une marche. Je vous le dis.

M. le président, quel message fort avez-vous, d'abord pour tous les jeunes de Côte d'Ivoire et ensuite, pour vos militants ?
Je dis à nos militants de ne plus avoir peur. Dieu seul a notre destin en main. Lui seul donne la vie, et lui seul peut la reprendre quand il veut. Il faut vaincre la peur. La première marche sur la RTI nous a permis de vaincre la peur. Venez, personne ne viendra nous tuer. Réveillez-vous et mobilisez-vous, jeunes de l'opposition, jeunes houphouëtistes. Venez manifester votre mécontentement. C'est autorisé dans un état de droit et de démocratie. La Côte d'Ivoire peut encore rebondir, pourvu qu'on arrive à dégager Laurent Gbagbo. Oui, il faut donner sa nouvelle chance à la Côte d'Ivoire de rebondir avec les houphouëtistes, c'est possible. C'est le message d'espoir que je veux lancer aux jeunes de Côte d'Ivoire.

Quelles sont les dispositions prises pour minimiser les risques d'infiltrations comme on a en a vu à la première marche ?
C'est trop tôt d'en parler. On se donne rendez-vous pour en parler plus tard.

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