lundi 12 avril 2010 par Nord-Sud

Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont parlé hier. Mais, à Abidjan, au Plateau, contrairement à la nouvelle selon laquelle les deux hommes se rencontreraient dans la capitale politique, Yamoussoukro. Ils ont parlé et se sont compris, selon le second nommé qui a confié à la presse sa satisfaction.

Une photo ! Une photo, Monsieur le président ? C'est en ces termes que des preneurs de vue, au coude-à-coude, réclament une photo de famille au président de la République et au Premier ministre. Les deux hommes, tout sourire, finissent par céder aux appels du pied acharnés, interrompant leur marche vers leurs cortèges respectifs. Puis, ils s'arrêtent devant l'annexe du Palais présidentiel où Guillaume Soro venait de faire une brève déclaration et se donnent la main. Le Premier ministre de dire, en prenant la main de son patron : Voilà, comme ça, on ne dira plus qu'il y a palabre . Le petit monde de garde du corps, du personnel du protocole d'Etat et autres rient avec les deux personnalités de ces mots sympathiques du chef du gouvernement. Lequel a été invité, après, par Laurent Gbagbo à prendre place à côté de lui, dans son véhicule de commandement. Ce sont là des images fortes de ce qu'on pourrait appeler la fin du film que le chef l'Etat promettait aux Ivoiriens, alors qu'il faisait allusion aux querelles entre ses proches et ceux de son Premier ministre. A la différence que ce film se termine dans la gaîté, contrairement aux films cow-boy ou western dont parlait Laurent Gbagbo.
Dimanche, en effet, les deux signataires de l'accord politique de Ouagadougou se sont rencontrés au siège du pouvoir. Pour relancer cet accord, dont l'application est bloquée depuis janvier dernier. Cela suite à la tentative de fraude signalée sur la liste électorale provisoire et la double dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (Cei). Avant-hier donc, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont donné des signaux forts de leur engagement à remettre l'Apo sur les rails. Nos gouvernants ont d'abord honoré leur rendez-vous à parler d'intérêt national. Ensuite, ils ont partagé un déjeuner. Puis, ils ont échangé en un tête-à-tête. Tout cela, pendant près de trois heures d'horloge (de 13 h à 16h 15). La satisfaction semble partagée, si l'on s'en tient à la déclaration du chef du gouvernement qui s'est confié à la presse. Selon Guillaume Soro, c'était une rencontre heureuse et fructueuse au cours de laquelle les questions chaudes de l'Apo ont été abordées. Mieux, lui et le chef de l'Etat ont pris d'autres engagements. Afin, dit-il, de relancer la machine qui prépare les élections mais aussi et surtout pour redonner la sérénité aux Ivoiriens.

Un chronogramme sera établi dans les jours à venir, qui indiquera les étapes à accomplir pour l'unicité des caisses de l'Etat et le regroupement des ex-belligérants. Le contentieux suspendu sera relancé, mais se fera selon un mode opératoire que les opérateurs techniques mettront en place. Ce mécanisme, certainement nouveau, puisque le Premier ministre a parlé d'inviter les opérateurs à y réfléchir, devra rassurer les Ivoiriens sur la fiabilité de la liste électorale. Des équipes techniques, a dit Guillaume, travailleront à ces tâches préliminaires, à la demande du chef de l'Etat.

Bidi Ignace

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