lundi 12 avril 2010 par Le Patriote

Incroyable mais vrai ! Depuis bientôt quatre mois, l'Etat de Côte d'Ivoire n'a pas encore bouclé son budget. C'est dans une situation quasi-informelle que la République et ses démembrements fonctionnent. Le budget 2010 monté sans réalisme a été froissé par les petits commis des Institutions financières. Lors de la dernière mission de ces gendarmes , le ministre de l'Economie et des Finances, Charles Diby a été sonné de s'expliquer sur la croissance de 4% annoncée. Les experts qui n'ont pas été convaincus des explications du financier de Laurent Gbagbo ont vite conclu que l'annonce des 2529 milliards FCFA de budget, par Laurent Gbagbo, n'était rien que de la propagande politique. Le Fonds monétaire international (FMI) qui ne veut pas être complice de cette forfaiture a vite fait d'appuyer sur la sonnette d'alarme. Les envoyés de Bretton Woods ont surtout été frappés par le fait que la partie ivoirienne n'ait pas tenu compte de l'impact du délestage qui frappe les secteurs clés de l'économie. C'était ridicule ! Juste quelques petites questions ont suffi pour désarticuler notre exposé , se souvient un participant.
Le ministre Charles Diby qui a pris la pleine mesure du carton jaune du Fmi, a fait adresser un courrier aux différents Directeurs financiers pour leur annoncer que les 2529 milliards FCFA seront amputés de quelques milliards. Selon de bonnes sources, la croissance a été revue à 3 %. A cet effet, les DAF devraient faire de nouvelles propositions de réduction de leur budget à la Direction du budget. Les secteurs de la Santé et des enseignements, secteurs prioritaires dans tous les pays qui se respectent, ont été frappés de plein fouet. On en saura un peu plus dans les jours à venir. Les priorités sous la refondation, ce sont l'Armée (tous corps confondus) et les budgets de souveraineté.
Pendant ce temps, le pays ne fonctionnant pas avec un 12ème provisoire, les DAF se démêlent comme ils peuvent auprès des fournisseurs utilisant des méthodes peu orthodoxes. Imaginez l'anarchie !
Quand le Système intégré de gestion des finances publiques (SIFIP) est devenu un serpent de mer, c'est à un véritable jeu de cache-cache que ses animateurs jouent avec les fournisseurs de l'Etat.
L'économie ivoirienne vacille du fait de la prolongation de la crise et du manque de volonté de Laurent Gbagbo de laisser la Commission électorale indépendante (CEI) d'organiser la présidentielle. Les investisseurs sans aucune lisibilité, préfèrent attendre. La dernière mission du patronat français l'a rappelé aux autorités ivoiriennes : Oui aux investissements mais, élections d'abord
Comme on a coutume de le dire, l'argent n'aime pas le bruit. Et l'investisseur le plus philanthrope au monde, ne viendra pas engloutir ses sous dans un pays où la violence est devenue la seconde religion. Pour un oui ou un non, des nouveaux reconvertis au patriotisme cassent et/ou pillent une entreprise sans être inquiétés.
Maintenant quelle sera la crédibilité de ce budget revu ? La question reste posée. EK

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