lundi 1 mars 2010 par Le Nouveau Réveil

A
Monsieur le GENERAL DE DIVISION
Abidjan le 25 février 2010
PHILIPE MANGOU
CHEF D'ETAT MAJOR DES ARMEES
de COTE D'IVOIRE
ABIDJAN
Mon Général,
Suite à vos menaces contre les dirigeants du RHDP en particulier contre Monsieur Djédjé Mady, Président du Directoire du RHDP, j'ai l'honneur de venir très respectueusement vous donner les informations suivantes que je trouve nécessaires pour la compréhension du sens du combat du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et pour la Paix dénommé RHDP, composé du PDCI, du RDR, de l'UDPCI et du MFA.
Mais avant tout je, voudrais m'acquitter d'une obligation pour faciliter la compréhension de ma démarche. En effet, il est de coutume chez nous surtout quand on n'a pas l'intention d'offenser ou de provoquer quelqu'un et de surcroît une personnalité de votre rang, on s'adresse à lui en commençant d'abord par s'excuser au cas où il se sentirait offensé par une phrase.
C'est pour cela que je vous prie d'accepter d'ores et déjà mes excuses au cas où un mot ou une phrase que j'aurai écrit vous aurait offensé. Je vous prie de bien croire en la sincérité de l'objet de cette lettre qui est à mon humble avis une lettre d'information pour la bonne compréhension du combat du RHDP. Tout ceci pour vous apaiser sur l'objet de notre combat.
Le courage qui m'anime à vous adresser cette lettre est motivé par quatre raisons.
La première est la qualité d'intellectuel qui découle de votre formation universitaire doublée de votre haute qualité que vous confère le grade de Général de Division de notre cher pays.
Ma deuxième motivation est que je suis en face d'un citoyen qui aime son pays.
La troisième raison est votre qualité de père de famille comme tout homme de notre génération.
La quatrième raison est votre appartenance à une grande communauté qualifiée.
Toutes ses considérations que je viens de citer font de vous une haute personnalité dotée de sens, comprenant les enjeux des temps modernes.
C'est pour cela que sans vous faire une injure, je vous prie de me permettre de vous présenter la situation de notre Côte d'Ivoire d'aujourd'hui telle qu'elle se présente.
Depuis 2000, la Côte d'Ivoire a perdu sa paix. L'Etat de droit, principale caractéristique de ce pays, a été mis aux calendes grecques.
L'égalité pour tous; principe fondamental de la charte Universelle des droits de l'homme est devenue pour les Ivoiriens un lointain souvenir.
L'amplification du chômage a ruiné les espoirs des Ivoiriens les plus optimistes.
Les jeunes, espoirs de la nation, aujourd'hui désespérés et sans repère, ne croient plus en l'avenir avec une école malade qui ne délivre que des diplômes sans débouchés. Les paysans, piliers centraux du développement économique de la Côte d'Ivoire, sont humiliés après la perte de leur pouvoir d'achat au point où ces braves personnes n'ont plus que la grève comme moyen d'expression. Six mille (6000) milliards détournés dans la filière café ?cacao. La Côte d'Ivoire est dans un marasme économique sans précédent. La corruption et l'impunité sont érigées en règle de gouvernance. 40% de la population vivent avec moins d'un dollar par jour. Une régression de l'espérance de vie des populations qui passe de 55 ans en 2000 à 40 ans en 2010. Les partenaires et investisseurs étrangers ont presque tous tourné le dos à la Côte d'Ivoire, délocalisant et rapatriant tous leurs fonds et leurs matériels de production. Les excellentes relations diplomatiques et internationales qui faisaient la fierté de notre pays dans un passé récent se sont dégradées jusqu'au point où la Côte d'Ivoire est devenue un Etat infréquentable aux yeux de certains et une destination touristique à haut risque pour d'autres.

RESULTATS
La Côte d'Ivoire vient de connaître la première guerre fratricide de son histoire. Le corollaire qu'est l'insécurité avec la prolifération des armes a atteint un niveau tel que la Côte d'Ivoire est classée sous le chapitre 7 de la charte du conseil de sécurité des Nations Unies.
Les droits élémentaires des citoyens sont foulés aux pieds et ce, de façon impunie.
Crimes crapuleux, détournement de deniers publics en cascade, musellement de l'opinion et confiscation des libertés individuelles par l'instauration de la terreur sont monnaie courante.
La non création d'emploi accentuée par l'inexistence de nouvelles entreprises depuis 2000 et le démolissement de l'outil existant de production, sous le prétexte d'un patriotisme mal orienté, mal assimilé, débridé et à la limite crapuleux . Des milliers de pères de famille ont été aussi jetés à la rue par leurs propres enfants ; qui eux-mêmes ont oublié leur devoir d'assurer le développement futur de la Côte d'Ivoire. Les nombreuses structures à charge de gérer la filière café cacao, coton, l'anacarde, le palmier à huile, etc ont définitivement enlevé le pain de la bouche de la masse paysanne, des jeunes ruraux et de leur progéniture. Leurs nombreux cris de détresse n'ont reçu aucun écho.
En résumé, les ressources de la filière agricole qui ont garanti tant d'années de développement à la Côte d'Ivoire, notre cher pays, se retrouvent désormais accaparées par une poignée d'individus dans l'impunité la plus totale. Pour tout dire, les Ivoiriens vivent aujourd'hui une paupérisation des plus aggravées qui ne leur permet plus de faire face à leur charge alimentaire, de santé et de scolarisation. C'est -à -dire la satisfaction de leurs besoins primaires. Ce qui les installe aujourd'hui dans un pessimisme sans fin.
En premier lieu, c'est la crème de la société, la jeunesse diplômée, qui est au chômage dans son ensemble ; se contentant de gérer des cabines téléphoniques avec la maîtrise, la licence, le BTS. Les paysans ne peuvent plus survivre avec la mévente de leurs produits agricoles.
Aujourd'hui, les retraités continuent de prendre en charge de nombreuses familles avec leurs maigres pensions. Des maîtres et maîtresses de maison sont obligés de transformer leur salon et terrasse en maquis pour survivre.
Les jeunes filles sont obligées de s'adonner au plus vieux métier qui est la prostitution.
Ainsi, l'on constate la disparition totale de tous les outils utiles à l'existence quotidienne des citoyens:
Pouvoir d'achat du citoyen: disparu ;
Emploi des jeunes diplômés: disparu ;
Pouvoir d'achat des fonctionnaires: disparu ;
Pouvoir d'achat des paysans: disparu ;
Panier de la ménagère: disparu et remplacé par un sachet noir ;
Pouvoir d'achat des chauffeurs, mécaniciens et autres artisans disparu ;
Bénéfice des entreprises: disparu ;
Toutes les infrastructures pour le fonctionnement normal d'un Etat: disparues.
Unité nationale: disparue ;
Discipline ivoirienne: disparue ;
Travail: disparu ;
Egalité des chances: disparue.
Comme si le mot refondation signifiait destruction systématique de la société ivoirienne.
Dans cette situation de dégradation avancée de la Côte d'Ivoire, que feraient les dirigeants de la Refondation au pouvoir s'ils étaient encore dans l'opposition avec Félix HOUPHOUET BOIGNY ou Henri KONAN BEDIE comme Président ou Alassane Dramane OUATTARA comme Premier Ministre ?
Face à ce triste tableau, un jour nouveau va pourtant se lever. Car le RHDP est prêt à revenir au pouvoir. La paix, l'Etat de droit, l'égalité de chance, l'emploi pour tous, le bien-être pour tous, sont devenus des lointains souvenirs des Ivoiriens. Aujourd'hui, par la faute de la refondation, la misère et le mécontentement ont touché toutes les couches socioprofessionnelles de la société ivoirienne.
Le PDCI-RDA (Parti Démocratique de Côte d'Ivoire section du Rassemblement Démocratique Africain), membre du RHDP, créé en avril 1946, le PDCI-RDA de Félix Houphouët-Boigny, le PDCI dont le Président actuel est Henri Konan Bédié, a conduit la Côte d'Ivoire à l'Indépendance en 1960. Lui seul a déjà fait ses preuves dont tous les Ivoiriens, avant, pendant et après notre génération, ont tous bénéficié.
De 1960 à 1999, sans discontinuité, les Ivoiriens ont vécu dans un bonheur, un bien-être sans cesse croissant ; dans une Côte d'Ivoire qui donnait envie et qui se développait chaque jour un peu plus dans le rassemblement, l'union et la fraternité, les Ivoiriens en harmonie avec leurs autres frères qui ont choisi ce pays comme leur seconde patrie.
La quiétude et la sensation de bien-être soutenues par le dialogue, la concertation permanente et sincère, ont réussi à rapprocher et concilier les Ivoiriens entre eux pour vivre ensemble 40 ans de bonheur. Cette paix si chère à Félix Houphouët Boigny, paix sans laquelle aucun développement n'est ni possible, ni harmonieuse ou durable, s'est envolée. Voilà pourquoi le RHDP qui a la culture de la paix revient au pouvoir. La création de nombreuses sociétés d'Etat : SODEMI, SODEPALM, SODEPRA, SODEFEL, SODERIZ, AGRIPAC, SODESURCRE etc pour ne citer que celles-là et l'initiation ou la création de nombreuses sociétés de construction immobilière (SICOGI, SOGEFIHA) ; ont été deux stratégies de développement économique qui ont apporté le plein emploi, le logement pour tous, le développement harmonieux à toutes les régions de la Côte d'Ivoire.
Les nombreuses structures économico-sociales ainsi installées dans les régions ont permis aux populations de bénéficier de l'entretien régulier des pistes rurales, de la construction de dispensaires et de maternités, de centres sociaux éducatifs et sportifs, du développement de l'hydraulique villageoise, de l'extension de la téléphonie rurale et de l'électrification rurale.
A ces réalisations du passé, est venu s'ajouter le gigantesque et futuriste projet de l'Eléphant d'Afrique pour lequel de nombreux investisseurs ont été convaincus et ont même commencé à investir dans des compartiments tels que le secteur de l'électricité (centrale d'Azito), le secteur des routes (Autoroute du nord, le 3ème pont et le 4ème pont d'Abidjan, etc).
Pour la jeunesse, la mise en place de nombreux fonds sociaux, et pour la jeunesse déscolarisée, des projets de plantation-clé-en main ont été mis en route pour que ce qui devait être le progrès pour tous, soit véritablement un bonheur pour chacun.
En comparant le passé d'un membre du RHDP qu'est le PDCI à celui des Refondateurs, le RHDP qui est composé de toutes les valeurs ne peut pas rester indifférent face à la gravité de la situation. Voilà le sens du combat du RHDP. Sauver notre pays à nous tous pour le bien-être de tout le monde .Voila mon Général ainsi exposé l'objet du combat du RHDP. Je suis sûr et certain qu'il suffit à chaque citoyen du monde entier de prendre connaissance de cette triste situation pour comprendre le RHDP et non lui faire la guerre. Mon Général, nous avons dépassé ici la lutte classique des classes politiques. Nous sommes plutôt dans celle de sauver un pays en danger. Tous ces marcheurs manifestaient pour leur survie. Souvenez vous, à notre époque, dès l'âge de 25 à 30 ans avec des diplômes universitaires, on avait déjà un emploi, fondé un foyer, une visibilité claire de notre carrière professionnelle et de notre existence. Mais aujourd'hui, qu'est-ce que nous leur proposons ? Nous leurs pères ? Nous leurs aînés ? Nous leurs dirigeants ? Si ce n'est que la rue pour pleurer. C'est pour cela qu'aucun intellectuel digne de ce nom, aucun citoyen, aucun père de famille consciencieux ne peut être insensible au mal qui frappe toute la Côte d'Ivoire avec la souffrance dans tous les foyers. L'égalité des chances qui a permis au fils de paysan que je suis, à l'exemple de tous les autres ivoiriens de notre génération, cette égalité des chances qui a permis aux gens du FPI d'être scolarisés a été bradée contre espèces sonnantes dès leur accession au pouvoir.
Or le RHDP a choisi la voie des urnes pour le renouvellement de la classe politique pour sauver la Côte d'Ivoire surtout que nous vivons les résultats de 10 ans de gestion de la refondation. Une élection n'est pas faite contre quelqu'un. Au contraire, elle confirme la classe politique au pouvoir si celle-ci a un bon résultat ou donne le pouvoir à une autre classe politique si le peuple n'a pas été satisfait par le pouvoir en place. Voilà le sens des élections. En politique, chaque camp est responsable de tous les actes posés. C'est pour cela que personne ne comprend les refondateurs qui ne veulent pas se soumettre au verdict du suffrage universel. Mon général, vous savez qu'en Côte d'Ivoire, tous les postes électifs sont hors mandat. Le pays ne vit que par des accords ou arrangements depuis l'année 2005. Ce qui entrave la crédibilité de notre pays. Je sais qu'en votre qualité de Général et commandant suprême de nos armées, vous ne devez pas bien apprécier une telle vie non constitutionnelle.
C'est pour cela que si vous permettez, je vais devoir vous donner un petit conseil car vous et moi avons un point commun. Celui d'avoir un nom de famille pratiquement unique. Du vivant de mon père, Boigny ALLOMO, il ne cessait de nous conseiller la grandeur de notre famille surtout avant de poser tout acte. Car lorsque ledit acte est posé, ses effets rejaillissent toujours sur toute la famille. Car quand c'est bon, c'est une seule personne qui bénéficie. Quand c'est mauvais, c'est toute la famille qui en prend le coup. En effet, les Refondateurs sont des broyeurs de hauts cadres de votre trempe. Mon Général, Vous êtes mieux placé que nous pour savoir dans quelle situation se trouvent actuellement tous vos prédécesseurs. Il est recommandé à tout haut cadre pour ne rien hypothéquer, de mille fois réfléchir avant de poser tout acte. Je suis sûr et certain que si vous aviez croisé le professeur DJEDJE Mady avant, vous ne l'auriez pas menacé à travers vos déclarations. Car cette démarche vous aurait permis de comprendre le sens de son combat. Aussi en votre qualité de Général, y a pas de complexe à rencontrer votre frère Alphonse DJEDJE Mady, professeur agrégé de son état, Ministre de la Santé sous Houphouët Boigny. S'il avait choisi la fonction militaire, il aurait été aussi Général. Mon Général, quand vous menacez DJEDJE Mady croyant qu'il trouble l'ordre public en sa qualité de Secrétaire Général du plus grand parti de Côte d'Ivoire, croyez-vous atteindre vos objectifs ? A mon humble avis, votre qualité de Chef d'Etat Major de Côte d'Ivoire devait vous conférer le rôle d'apaiseur de tension dans pareil cas en prenant langue avec tous les partis pour chercher à les comprendre et trouver des solutions à l'ivoirienne. Il n'est pas conseillé d'utiliser les armes payées par les impôts des Ivoiriens contre eux-mêmes. Utilisez plutôt les armes de la Côte d'Ivoire pour créer la paix en Côte d'Ivoire et non supporter un clan. Tout le peuple vous sera reconnaissant surtout que nous vivons en ce moment dans un village planétaire où les faibles sont protégés par les organismes internationaux. Evitons de tomber dans des cas de situation où certaines autorités militaires ont été contraintes à l'exil. Aussi vous vous attaquez aux dirigeants du RHDP parmi lesquels certains peuvent être nos pères. Il aurait été sage de les approcher pour aussi chercher à les comprendre. Ce qui faciliterait l'apaisement de la situation. Si tel est que le pouvoir doit revenir à la majorité, tout le monde entier sait que le RHDP est comme l'African National Congress (ANC) en Afrique du Sud. C'est-à-dire une majorité visible. Celle-là qui, dans deux ou trois mois, gagnera les élections présidentielles.
Mon Général, connaissant vos nombreuses occupations, je voudrais m'excuser auprès de vous de vous avoir pris un peu de votre précieux temps en toujours vous réitérant ma doléance du début qui dit : je vous présente d'ores et déjà mes excuses si un mot de ma lettre vous a offensé .
Espérant m'être fait compris par vous sur l'objet du combat du RHDP, je vous prie de bien vouloir agréer, Mon Général, l'expression de mes sentiments respectueux.
M. KOUASSI ALLOMO PAULIN
Ex-Député de Bouaflé
Président du Comité Scientifique
pour la Recherche de la Candidature
Unique au sein du RHDP
Cel : 05 15 91 82
E-mail : allomopaulin@yahoo.fr



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