samedi 27 février 2010 par Le Patriote

Le successeur de Beugré Mambé à la tête de la Commission électorale indépendante est désormais connu. Ainsi, depuis jeudi dernier, tard dans la nuit, l'ancien ministre en charge des Affaires étrangères, Youssouf Bakayoko, est président de la Commission électorale indépendante. Mais, que de péripéties pour en arriver à cette élection !
En effet, c'est à l'issue de longues et âpres négociations menées par le Premier ministre Guillaume Soro avec le camp présidentiel et l'opposition regroupée au sein du RHDP que la fumée blanche est sortie de la Primature où se sont déroulées les dernières négociations, fruit d'un consensus entre les différentes parties.
En quittant Abidjan le lundi 22 février, après une journée d'harassantes négociations, le Facilitateur, on s'en souvient, avait convenu avec les différents protagonistes de deux choses : rétablir la CEI dans sa formule de Pretoria et désigner à la tête de cette institution une personnalité de consensus. Ce qui revient à doter la CEI d'un président issu du PDCI qui soit accepté par toutes les parties, notamment le camp présidentiel. Vraisemblablement, c'est ce à quoi ont abouti les négociations de jeudi dernier. Puisqu'une unanimité relative semble faite autour de Youssouf Bakayoko.
Pourtant, ce n'est pas faute de tractations multiples pour positionner des candidats. Des noms, et non des moindres, ont circulé toute la journée. Entre autres, ceux des anciens Premiers ministres Kablan Duncan, Konan Banny, du ministre Ehui Bernard Des noms qui n'ont guère eu l'assentiment de Laurent Gbagbo. Une situation qui menait tout à un blocage. C'est alors que le PDCI décide de prendre ses responsabilités.
Dans l'après-midi de mercredi déjà, Henri Konan Bédié avait envoyé un courrier au secrétariat permanent de la CEI, lui livrant les noms de Linda Sangaret et Gervais Kakou, comme ses candidats. A la vue de cette liste, Gbagbo aurait marqué quelques hésitations, notamment en ce qui concerne l'ambassadeur Gervais Kakou qu'il dit ne pas connaître suffisamment. D'où son souhait que d'autres noms lui soient proposés. Ainsi, aux environs de 00h du même mercredi, les noms de Seydou Diarra et de René Amani lui sont acheminés. Nouvelle récusation de Gbagbo. Désiré Tagro, l'un des membres influents de la nomenklatura frontiste, s'est, lui, catégoriquement opposé au nom de Seydou Diarra et émis des doutes s'agissant de René Amani.
Le lendemain jeudi, au matin, le jour même de l'élection, une réunion urgente du RHDP est convoquée au domicile de Bédié. Les forces nouvelles y assistent. Elles proposent au PDCI, Essy Amara. Le PDCI propose en appui un autre ambassadeur en l'occurrence, Jean Vincent Zinsou. Essy Amara semble faire l'unanimité dans le camp présidentiel et le RHDP. Mais, renseignement pris, il serait souffrant et en rééducation hors du pays. Quant à Zinsou, il est récusé par Gbagbo. Guillaume Soro se remet alors à la recherche de l'oiseau rare. Le temps presse. Il était déjà 15h. La réunion de la Primature est reportée. La lassitude se lit sur les visages. Quelques minutes après, on voit débarquer Djédjé Mady, secrétaire général du PDCI. Accompagné de Youssouf Bakayoko, il se rend au bureau du Premier ministre. Les trois personnes s'enferment. Quelques instants après, c'est la fumée blanche. Le directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, Koffi Paul annonce qu'il y aura la prestation de serment des membres de la CEI au Palais présidentiel. L'homme de consensus venait d'être trouvé. Youssouf Bakayoko qui a fait son entrée au Palais, à 18h20, accompagné du représentant spécial du facilitateur était ainsi l'homme du consensus.
IBK

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