L'année scolaire 2009-2010 commence à peine, que les chefs d'établissements du secondaire public de la direction départementale de l'éducation nationale de Soubré (Dden) ont déjà enregistré 63 grossesses ! Les services du médico-scolaire de la ville confirment ces chiffres. Malgré les ravages causés par le Vih/Sida et les nombreuses campagnes de sensibilisation, les activités sexuelles montent en épingle en milieu scolaire. Et j'en veux pour preuve les 63 cas de grossesses constatés dans le secondaire public trois mois après la rentée des classes . C'est en ces termes que le docteur Attobrat Tanohbien Pascal, premier responsable du service de santé scolaire et universitaire de Soubré (Sssu) brosse le triste tableau des grossesses en milieu scolaire. Pour lui, ces 63 cas ne reflètent pas la réalité du terrain car ils concernent uniquement les élèves du secondaire public, contraintes de fournir des certificats de grossesses à l'administration pour préserver leurs places. Il présente le tableau récapitulatif des grossesses comme suit : 4 cas en 6ème ; 10 en 5ème, 16 en 4ème, 15 en 3ème et 2nde, et 1 seul cas en terminale. Dr Attobrat se désole de ce que généralement les auteurs des grossesses au niveau du second cycle soient des enseignants, des policiers, des gendarmes et autres. Au niveau des 4ème et 3ème, les auteurs sont majoritairement des personnes exerçant dans le secteur informel : des planteurs ou des sans-emploi. Les filles de 6ème et 5ème sont engrossées par leurs camarades d'école. D'autres précisions de taille que le médecin ne mentionne pas et qui pourtant brûlent les lèvres actuellement désignent une élève de 6ème du collège K.F.W de Gueyo, âgée d'à peine 14 ans qui porte la grossesse d'un vieux planteur. Un prof de mathématiques du collège moderne Bad a, quant à lui, foutu Mlle O.A.V, en classe de seconde au lycée de Soubré, enceinte. Pour ce cas-ci, un projet de mariage est même en vue. Mis devant ces faits, Dr Attobrat déplore le manque de moyens adéquats pour sillonner les 27 établissements secondaires répartis sur les deux départements de la Dden de Soubré. Selon lui, un véhicule de liaison et d'autres moyens au médico-scolaire permettraient d'intensifier la sensibilisation des élèves.
K M Nadège à Soubré