jeudi 25 février 2010 par L'intelligent d'Abidjan

Le Mouvement ivoirien des Droits Humains (MIDH) craint que l'escalade de la violence inhérente au mot d'ordre de protestation contre la dissolution du Gouvernement et celle de la CEI lancé par le directoire du RHDP ne débouche sur une violation massive des droits de l'Homme. Aussi, cette structure de défense des droits de l'homme a-t-elle condamné avec force et vigueur les actes de vandalisme inacceptables des manifestants. Mais aussi et surtout la répression sanglante des FDS qui ont fait usage de leurs armes à feu et autres actes contre les manifestants.

Le 12 Février 2010, le Chef de l'Etat, le Président Laurent GBAGBO, dans une déclaration radiotélévisée a annoncé la dissolution du gouvernement ivoirien et de la Commission Electorale Indépendante (CEI). Le même jour, le Mouvement Ivoirien des Droits Humains (MIDH) a, dans un communiqué de presse, appelé les différents acteurs politiques ivoiriens au calme et à la retenue et à privilégier le dialogue et la négociation comme mode de gestion pour sortir de cette crise. Mais cet appel n'a pas été entendu. Puisque 24 heures plus tard soit le 13 février 2010, le directoire du Rassemblement des Houphouëtiste pour la Démocratie et la paix (RHDP) déclarait ne plus reconnaître SEM Laurent Gbagbo comme Chef de l'Etat de Côte d'Ivoire et a appelé les Ivoiriennes et Ivoiriens, les forces politiques et sociales, la société civile, les travailleurs de Côte d'Ivoire, les opérateurs économiques à se mobiliser et à s'opposer par tout moyen à ce qu'il qualifiait de dictature du Chef de l'Etat. Depuis lors, la Côte d'Ivoire a basculé à nouveau dans la violence. Inquiet de la tournure des évènements, l'organisation dirigée par Me Drissa Traoré a produit une déclaration dont nous avons obtenue copie hier mercredi 24 février 2010. Dans ce communiqué de presse, le Midh relève que, suite à cet appel de l'opposition, des manifestations du RHDP se sont multipliées dans différentes villes du pays occasionnant des actes de violence, la perturbation de la circulation et la destruction de biens publics et privés. Relativement à ces manifestations, le Midh note que des manifestants ont été arrêtées, et d'autres bastonnées par les forces de Défense et de Sécurité (FDS). Les moins fortunés eux, ont trouvé la mort surtout à Gagnoa après avoir reçu des balles tirées par les FDS. Le 19 février 2010 à Gagnoa, les forces de l'ordre ont tiré à balles réelles sur les manifestants faisant officiellement cinq (05) morts et de nombreux blessés par balles. Il en est de même à Daloa et à Abobo où nos premières investigations relèvent que des manifestants ont trouvé la mort après avoir pris des balles des armes à feu des forces de l'ordre. Le Midh estime qu'il s'agit là d'une répression violente inadmissible et contraire aux normes internationales de maintien de l'ordre, des manifestations.

Une commission
d'enquête indépendante réclamée
Dans cette dynamique de répression, le 22 février 2010, le MIDH est informé de ce que les FDS rentrent dans des domiciles, arrêtent, bastonnent, torturent et emmènent des personnes soupçonnées d'être impliquées dans les différentes manifestations. Le MIDH condamne avec véhémence la répression des FDS à balles réelles et autres actes contre les manifestants aux antipodes des normes internationales de maintien de l'ordre. Le MIDH exige donc une commission d'enquête indépendante pour faire toute la lumière sur ces tristes évènements , plaide Me Traoré et ses camarades. Déplorant par la suite que ces manifestations aient fait de nombreux morts , le MIDH s'est également indigné que des manifestants se soient attaqués à des biens privés et publics ciblés qui ont été systématiquement saccagés. Le MIDH condamne avec force et vigueur les actes de vandalisme des manifestants qui ont occasionné les destructions des biens publics et privés. Pour le MIDH, il s'agit d'actes de vandalisme inacceptables que rien ne saurait justifier , mentionne la déclaration. Pour mettre un terme à la recrudescence et la généralisation de la violence à travers le pays qui s'accompagne d'une violation des droits de l'Homme, ce qui inquiète le MIDH, cette organisation nationale de défense des droits humains a lancé un vibrant appel au Chef de l'Etat et au Premier ministre à maintenir le dialogue franc avec l'opposition et à y associer la société civile afin de trouver une solution consensuelle à la sortie de crise .
M Tié Traoré

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