La menace a fini par devenir réalité. Redoutés depuis plusieurs mois, les délestages ont été confirmés pour les trois mois à venir, suite à une panne sur l'un des groupes de production de la centrale d'Azito. On parle même d'acheter de l'électricité au Ghana pour palier en partie au déficit. Les responsables de la CIE promettent de prendre des dispositions pour réduire l'impact sur l'activité des industriels. L'année dernière, des perturbations non négligeables avaient été également enregistrées. Est-ce la fin de l'âge d'or de la production électrique ivoirienne ? Comment en est-on arrivé à cette situation de futur importateur d'électricité, alors qu'il n'y a pas encore longtemps, nous étions fiers d'en exporter dans plusieurs pays frontaliers ? Pourquoi avons-nous délaissé l'hydroélectricité pour l'énergie thermique ? Les groupes thermiques sont-ils convenablement entretenus ? Le moment n'est-il pas venu de remplacer les premiers groupes installés au début du programme ? Toutes les parties prenantes jouent-elles convenablement leur rôle ? Plus de nombreuses autres questions auxquelles il est urgent de trouver des réponses pour éviter que la situation n'empire au fil des années. Car le moment est très mal choisi. Pour assurer sa relance économique et atteindre les 4% de croissance prévues en 2010, la Côte d'Ivoire a besoin d'une fourniture électrique qui lui garantisse une activité économique normale. Début février, San-Pedro la deuxième ville portuaire du pays en était à plus de 6 heures de coupure certains jours, de même que certains quartiers d'Abidjan. Tout simplement dramatique vu qu'on nous avait promis la fin des délestages au moment au passage de l'ex. EECI à la CIE. C'est d'autant plus dramatique qu'au même moment, la Sodeci, l'autre société du groupe, avoue avoir distribué de l'eau impropre à la consommation à des populations de Yopougon. Des cas similaires ont été signalés dans certaines villes. Tout ceci est très inquiétant car sans eau ni électricité, pas d'économie.