mercredi 24 février 2010 par Le Mandat

L'histoire de la Côte d'Ivoire, porte la marque de plusieurs de ses fils et filles parmi lesquels, l'on peut énumérer suivant l'ordre chronologique les différents chefs de l'Etat. Houphouët, Bédié, Guéi et Gbagbo ont été en avant-garde de cette épopée ivoirienne. Leurs régimes respectif ont connu des fortunes diverses. Mais le règne qui aura marqué le plus la mémoire collective, est celui du président Laurent Gbagbo, du fait de son extrême violence.

L'historien serait peut-être mieux habilité à dépoussiérer le passé de la Côte d'Ivoire pour la mettre en étude comparative avec les réalités politiques que vit à présent le pays. Mais tenter l'exercice ne serait pas non plus mauvais. Au lendemain des indépendances, la Côte d'Ivoire a amorcé son développement. Jeune nation qu'elle était, la Côte d'Ivoire n'hésitera pas à s'ouvrir aux expertises extérieures aux fins de l'aider à s'affranchir dans les domaines économiques sociales et même politique. Sous le soleil luisant de ces indépendances en Afrique noire, la Côte d'Ivoire, à l'instar de plusieurs autres pays, fonctionnera sous le règne d'un parti unique issu du Rassemblement démocratique africain. Le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire, conduit par le père de la nation, Félix Houphouët-Boigny. Sous sa houlette, la terre d'Eburnie connaîtra paix, tranquillité et sécurité. Son règne, aux dires de plusieurs observateurs, serait le meilleur que la Côte d'Ivoire ait connu.

Sous Houphouët-Boigny

Certes son parcours n'a pas été à 100% parfait, ce qui d'ailleurs n'est pas surprenant parce que la perfection n'est pas l'apanage des humains. Mais tous s'accordent à dire qu'il a la palme d'or parmi ceux qui ont gouverné le pays. Son règne bien que contesté par certaines personnes, a su maintenir la cohésion et conduit le pays à un niveau de développement considérable. Sous Houphouët, la paix était la seconde religion des Ivoiriens. Les assassinats, la violence étaient proscrits du quotidien des populations. L'ethnicisme, et la xénophobie n'étaient pas dans le vocabulaire des Ivoiriens. Même la rébellion dans le Guébié conduit par Gragbé Gnangbé, qui malheureusement, a fait couler du sang innocent, n'a pu ternir la réputation du sage Houphouët. Les trois décennies passées à la tête du pays ont permis aux Ivoiriens de jouir des délices de leur travail. A sa mort, en 1993, les rênes de la Côte d'Ivoire seront tenus par le président Henri Konan Bédié.

Le règne du PDCI sous Bédié

Les sillons ayant été tracés par le père de la nation moderne, le président Bédié ne fera que perpétuer l'?uvre de Félix Houphouët-Boigny. Les grands chantiers laissés en friche par le père de la nation seront achevés par son dauphin. Aussi, Bédié ouvrira-t-il plusieurs axes de développement au profit des Ivoiriens. La gestion du parti sexagénaire sera émaillée à cette époque, par certains faits tels que les arrestations de certains hommes politiques acariâtres, les grèves intempestives des étudiants, des marches de l'opposition réprimées sans provoquer mort d'hommes. Ces événements malheureux ne freineront pas l'ardeur de Bédié, qui envisageait faire de cette nation, l'une des mieux loties en Afrique. Cette avancée de la Côte d'Ivoire vers l'eldorado sera interrompue par le coup de force militaire conduit par le Général Robert Guéi. Le Pdci, à son corps défendant, abandonne le pouvoir aux mutins le 24 décembre 1999. Symphonie inachevée, pourrait-on dire. Avec cet acte anti-démocratique, des militaires, une autre ère va s'ouvrir pour la Côte d'Ivoire.

Le règne de Guéi Robert

Bien qu'elle se soit déroulée sans aucune effusion de sang, l'ère des militaires fut une transition honteuse et désastreuse pour l'économie ivoirienne. Les tentatives des coups d'Etat à répétition et autres arrestations arbitraires, ont troublé la quiétude des Ivoiriens. Ce régime militaire a fait place à un régime plus éprouvant et plus sanglant.

Le Fpi, le régime le plus sanglant

C'est un régime qui a cristallisé toute l'opinion internationale pour la simple raison qu'il s'est illustré par sa très grande violence. De mémoire d'Ivoiriens, et même d'observateurs étrangers, il n'y a jamais eu autant de morts en Côte d'Ivoire que sous le règne du Fpi. La prise du pouvoir des frontistes s'est faite dans un bain de sang en octobre 2000. On a en mémoire, le charnier de Yopougon, les nombreux innocents tombés sous les balles assassines des militaires de Guéi. Comme si, nos socialistes avaient signé un pacte de sang humain avec le diable, leur parcours sera très sanglant. Quelques faits nous situent mieux : En mais 2004, le Fpi, fait mater l'opposition. Bilan, plus de 500 morts. Là, le sang a encore coulé. Au mois de novembre de cette même année, des jeunes ivoiriens sont tués pour sauver le pouvoir du chef de file des frontistes, le sang a une fois encore coulé. Outre ces séries noires, on ne peut omettre les nombreux morts occasionnés par les escadrons de la mort qu'on dit être proches du pouvoir. Les récentes protestations du RHDP, augmente l'addition. Déjà 12 morts et plusieurs blessés. A nouveau, le sang a coulé. On se perd aujourd'hui en conjectures en voulant dénombrer les morts sous le Fpi. Le régime des frontistes a tenu ses promesses en termes de faire couler abondamment le sang des Ivoiriens.

Le départ de Gbagbo réclamé

Les raisons sont aujourd'hui valables de réclamer la démission de Gbagbo. Sous sa gouvernance, les Ivoiriens payent un lourd tribut des actes de dérapage de son parti. De son ascension à la magistrature suprême, en passant par la guerre en 2002, pour aboutir aux récents événements, les Ivoiriens ont broyé le noir. Le spectre de la mort continue de planer. Loin d'être pessimiste, on pourrait avancer que, la paix et la quiétude des Ivoiriens n'est pas pour demain, tant que le joug des frontistes sera sur la Côte d'Ivoire. Le salut du pays ne viendra que par départ du Fpi du pouvoir.

JN

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