mercredi 24 février 2010 par Le National

La débâcle de l'équipe nationale ivoirienne en Angola continue de susciter de la colère au sein des Ivoiriens. C'est que les Ivoiriens aiment leur équipe nationale. En plus, le football est le sport roi en Côte d'Ivoire. C'est vrai, quand on va au front et qu'une bataille est perdue, c'est chef du commando qui endosse la responsabilité de la défaite. Et c'est le cas de Jacques Anouma. L'homme, on le sait aime la Côte d'Ivoire et l'équipe nationale. Son rêve était de gagner cette coupe africaine pour faire honneur au président Gbagbo qu'il aime bien et sert avec beaucoup d'abnégation. En allant en Angola, le président Anouma n'a même pas rêvé à une telle débâcle. La preuve tout a été mis à la disposition des Eléphants pour remporter la coupe ou du moins pour faire une bonne compétition. L'on se souvient de la joie qui a rejailli sur le visage de cet homme qui sourit d'ailleurs rarement quand les Eléphants ont gagné les Black Stars du Ghana. Pour la première fois Jacques Anouma a fait éclater sa joie publiquement " Dieu m'a épargné de cette humiliation à travers cette victoire contre le Ghana " a-t-il dit très soulagé. Peut-on douter de l'engagement d'un tel homme ? La défaite récurrente des éléphants aux joutes continentales et mondiales devraient susciter plutôt des questions plus responsables au lieu de demeurer dans des débats passionnés et partisans car là où il y a la passion, il n'y a pas de raison. La passion est aveuglante. Dépassionnons donc le débat. De quoi s'agit-il ?
Avons-nous cherché à comprendre les causes des défaites récurrentes de notre équipe nationale ? Les Eléphants peuvent-ils gagner dans les conditions sociopolitiques que traverse notre pays ? Avons-nous cherché à comprendre l'aspect métaphysique de cette situation d'échec permanent ? Voilà les questions que les Ivoiriens qui ont encore un peu de lucidité doivent se poser. Leurs réponses pourront aider à comprendre et à être plus clément pour éviter de jeter la pierre à Thomas ou à Judas. En tout cas, il ne faut pas jeter la pierre à Anouma. Cette défaite échappe à sa compétence humaine.
En fait, la question qu'il faut se poser est la suivante: la Côte d'Ivoire peut-elle remporter une victoire dans les conditions sociopolitiques actuelles ? Non ! Car les mêmes causes qui ont provoqué la crise en Côte d'Ivoire continuent d'affecter tous les aspects du pays. Les mauvaises énergies qui ont empoisonné la Côte d'Ivoire continuent de faire leurs effets sur le pays. Tant que les Ivoiriens n'auront pas encore compris cela, nous irons de défaite en défaite, d'accusation en accusation et de crise en crise. L'on sait qu'en cas de victoire, la Côte d'Ivoire renouerait avec la paix et la joie. Or l'intention des ennemis de la Côte d'Ivoire n'est pas que les Ivoiriens soient en joie. Et puis, quel leader politique opposé au régime actuel acceptera-t-il que les Eléphants remportent cette coupe, pendant que Laurent Gbagbo est au pouvoir ? Car cela, verra la côte de popularité du Président de la République grimpé. Donc toutes les énergies négatives dégagées contre Gbagbo se répercutent sur la prestation de nos Pachydermes. Tant que la crise persiste dans le pays, il n'y aura pas de victoire et de joie dans tout ce que les Ivoiriens entreprendront. Les morts du stade Félix Houphouët Boigny et mêmes tous les hommes qui sont morts depuis la crise provoquée par la dissolution de la CEI et du gouvernement sont des motifs pour que la poisse continue de planer sur la Côte d'Ivoire pour ternir l'image du pays. La débâcle des Eléphants entre dans cette vision malheureuse. Donc la seule thérapie pour avoir une victoire, c'est d'abord et avant tout, l'entente entre les leaders politiques ivoiriens, gage d'une paix durable. Une concorde entre les leaders exorcisera la poisse et les mauvaises énergies qui planent sur la Côte d'Ivoire. C'est pourquoi, nous interpelons tous les responsables de clubs qui affûtent leurs armes contre le président Jacques Anouma. Le président de la FIF n'y est pour rien dans la débâcle des Eléphants en Angola. Même si Roger Ouégnin, Eugène Diomandé, Bictogo Salif et Ervé Siaba prennent la tête de la FIF dans ce contexte actuel, ils vont subir le même sort que le président Anouma. Ils ne sont pas les seuls qui aiment la Côte d'Ivoire. Jacques Anouma aussi aime la Côte d'Ivoire.
Anouma, quel courageux !
Anouma vient de donner rendez-vous au peuple de Côte d'Ivoire pour parler de la débâcle d'Angola. Malgré les tumultes de ses ennemis, cet homme intègre qui sait que ce qui est arrivé à l'équipe nationale n'est pas ordinaire a donné rendez vous à toute la nation pour faire le diagnostic du football ivoirien. Quel courage ! Anouma vient encore de démontrer à la nation tout entière sa probité, son intégrité et son amour pour le football. C'est cela être chef. Un chef ne fuit pas. Il assume. C'est pourquoi, Jacques Anouma ne s'est pas caché derrière cette défaite pour dénigrer ou pour se plaindre. Il n'a jamais répondu à une de ces méchancetés qui se racontent partout à Abidjan après la défaite des Eléphants en Angola. " Je n'ai pas de haine contre un seul Ivoirien malgré ce que je subis comme injustice ", Jacques Anouma lui-même le clame chaque jour. C'est en cela que se trouve sa foi. Après une défaite qui continue de faire des vagues, le président de la Fédération veut échanger avec les Ivoiriens, sur tout le territoire national. C'est pourquoi, il a choisi la télévision comme support afin que chaque Ivoirien ait la chance de lui parler. Les Ivoiriens qui ont adopté le football comme sport roi auront l'occasion dans quelques jours de parler au président de la fédération ivoirienne de football. Et depuis quelques jours des spots passent à la télévision pour rappeler cet événement cathartique pour le football ivoirien. En tout cas, Anouma est un grand visionnaire. Certainement, après cet échange, les mauvaises énergies seront dissipées pour que l'équipe nationale de Football parte avec beaucoup de chances au Mondial 2010. Mais ce qu'il faut retenir, c'est que ce geste d'Anouma démontre bien son humilité, sa grande foi son courage et son sens du devoir. Il sait que le chemin est difficile mais il l'emprunte malgré les méchancetés qu'il essuie. Cheick Oumar Tall le grand combattant de la foi, n'enseignait-il pas à ses disciples que " le plus dure est le chemin ?" En d'autre terme, Jacques Anouma a compris comme les disciples de Cheick Oumar Tall que " le bonheur et la vérité se trouvent au bout du chemin le plus difficile ". En tout cas les ivoiriens doivent se dépassionner pour échanger avec le président Jacques Anouma.

Colbert Kouadjo

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