mercredi 24 février 2010 par Nord-Sud

Les vannes sont ouvertes et les habitants de Yopougon-Niangon cité Coprim-Zénith peuvent de nouveau boire l'eau du robinet. Les mesures de restriction de la consommation, prises après la découverte de la pollution qui a fait un tué et de nombreux malades, ont été levées mardi à Abidjan par l'Office national de l'eau potable (Onep). Les autorités sont allées sur place annoncer la bonne nouvelle aux riverains. Selon le directeur général de cette administration publique, Kouakou Dja, aucun goût, ni odeur n'ont été détectés par les goûteurs qualifiés dans les différents prélèvements faits. Les dernières analyses effectuées par l'Institut national d'hygiène publique (Inhp) ont révélé qu'il n'y avait plus d'éléments toxiques dans l'eau. Sur insistances des riverains, M. Koukou a pris plusieurs gorgées pour attester qu'il n'y a plus de danger à consommer. Les mesures de restriction de consommation d'eau avaient été prises après les appels de clients qui se plaignaient d'odeurs dans l'eau du robinet et d'indispositions diverses comme les vomissements aigus et les troubles digestifs. La Société de distribution d'eau de Côte d'Ivoire (Sodeci) s'est aperçue que le problème provenait d'une interférence au niveau des installations anarchiques sur les conduits d'eau. Les purges du réseau de canalisation et le nettoyage des réservoirs ont permis de renouveler l'eau distribuée aux usagers. Malgré la disponibilité de l'opérateur qui, tout au long de cette crise, a offert gracieusement de l'eau à toute la population, les habitants maintiennent la pression. En effet, de plus en plus d'habitants prennent progressivement conscience de l'ampleur de la catastrophe, insidieuse parce qu'invisible, essaient de monter les enchères. Certains veulent saisir la justice (l'avocat Narcisse Aka a été aperçu dans la cité), d'autres envisagent de mener leur combat au sein du comité de crise local contre l'industriel et l'Etat. Ils réclament un suivi médical continu, une prise en charge psychologique et surtout des indemnisations financières conséquentes. Pour l'heure, la compagnie refuse d'endosser une telle responsabilité, l'urgence sanitaire étant d'aider les personnes intoxiquées à recouvrer la pleine forme. Et, elle a sans doute raison d'autant qu'à côté des personnes effectivement contaminées, une liste artificielle constituée de profiteurs est en circulation dans la cité. Plus de 200 personnes sont déjà inscrites. Nous ne sommes pas du quartier mais nous fréquentons la zone. Nos enfants aussi y vont à l'école, tente de justifier un membre du collectif en constitution.

Lanciné Bakayoko

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