mercredi 24 février 2010 par Le Nouveau Réveil

Annoncé pour hier après-midi, le 2e gouvernement Soro a été présenté sans la moitié de ses membres, issus du rhdp et du pit. Et pour cause, l'opposition juge inacceptables les dernières exigences de Gbagbo qui tient absolument que tout se passe selon ses volontés. Une autre crise qui risque de perdurer.
On avait pensé avoir tout aplani avec le facilitateur depuis lundi. L'on avait en effet avancé que la formation du nouveau gouvernement butait sur le refus du Rhdp qui estimait, avec raison, que cette question ne constituait pas une urgence pour lui, qu'il était même subordonné à l'installation de la Cei dans ses droits.
Blaise Compaoré a réussi lundi, au terme de négociations serrées, à obtenir le Ok du Rhdp. On croyait donc le dernier verrou levé et le Premier ministre pouvait annoncer, avec une joie non feinte, la présentation complète de son deuxième gouvernement pour hier. Mais c'était sans compter avec les éternels caprices du chef : le jeu des récusations, je veux tel au gouvernement, je ne veux pas tel. Le Rhdp a en effet accepté que le gouvernement soit reformé sans avoir été préalablement informé encore moins associé. De 32 ministres, on passe à 27 membres. Le Rhdp a également accepté la répartition qui a été faite des portefeuilles ministériels. Des concessions importantes faites au nom de la paix. Mais là où les choses achoppent, c'est au niveau des personnalités de l'opposition qui doivent siéger dans le futur gouvernement. Gbagbo veut choisir les ministres à la place du Rhdp ou disons, il refuse de laisser pleine latitude au Rhdp dans le choix de ses hommes. Au niveau du Pdci-Rda qui hérite désormais des portefeuilles des Infrastructures économiques, des Affaires étrangères, de la Santé publique et du Commerce, Gbagbo aurait récusé toutes les propositions de Bédié à l'exception du ministre Youssouf Bakayoko. Pourquoi tient-il à travailler avec ce dernier et pas les autres ?
Au niveau du Rdr qui conserve les ministères de l'Agriculture, de l'Enseignement supérieur, de la Famille et des Ntic, Gbagbo a récusé toutes les propositions de M. Ouattara sauf la reconduction de Mme Jeanne Peuhmond. Le Mfa et Anaky qui héritent désormais du ministère de la Culture refusent d'entrer au gouvernement dans ces conditions.
Francis Wodié et le Pit à qui échoit le ministère de l'Enseignement technique en remplacement de celui de l'Environnement ne seraient pas d'accord. Idem pour Mabri Toikeusse qui, quoique conservant le ministère des Transport, refuserait de se plier à de nouvelles exigences de Gbagbo.
Au final, l'on est encore loin de l'accord parfait indispensable à la formation du nouveau gouvernement.
Gouvernement au sein duquel Gbagbo conserve 9 portefeuilles ministériels et le loisir de nommer qui il veut au poste où il veut. Ainsi nous apprenons un grand coup de balai dans la cour des refondateurs. Gbagbo veut se débarrasser des barons à l'exception d'Amani N'guessan et de Désiré Tagro. Les Forces nouvelles, elles, héritent des portefeuilles laissés par le Pdci et le Rdr. A savoir les ministères des Sports, de l'Industrie et de la promotion du secteur privé, de la Construction et de l'urbanisme.
Gbagbo exigerait en outre que tous les candidats à la présidentielle ne siègent plus au gouvernement.
Quant au Rhdp, il exige d'une part que tous les manifestants arrêtés au cours des derniers évènements populaires soient élargis et d'autre part l'ouverture d'une enquête pour déterminer si les morts enregistrés au cours desdites manifestations ont été le fait d'éléments zélés des Fds. Dans ce cas, les arrêter et les sanctionner. Au nom de la loi.
Voilà en somme les violons à accorder avant de rentrer au gouvernement.
Akwaba Saint Clair




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