mercredi 24 février 2010 par Le Nouveau Réveil

Un tour dans certains milieux nous a permis de réaliser que le délestage que connaît la Côte d'Ivoire depuis le début du mois de Février, se fait ressentir tant sur les activités industrielles que commerciales. Pis les commerçants de viande et de poissons, les gestionnaires de cybercafés, les couturiers, les blanchisseurs, les personnes travaillant dans l'électroménager, pour ne citer que ceux-là, n'exercent presque plus leur activité quotidienne, faute d'électricité.
Au forum du marché d'Adjamé le mardi 22 février, après-midi, la chaleur est infernale. La plupart des commerçants installés dans l'immeuble du Forum, sont munis d'un éventail traditionnel. Ils se ventilent en priant pour que l'électricité soit rétablie au plus vite afin de pouvoir attirer des clients. Les clients, quant à eux, jettent un regard sur les articles exposés par les vendeurs dans la pénombre et se dirigent plutôt vers les magasins situés aux abords des voies. Il n'est pas encore 17h, lorsque Abdoul K commence à ranger dans un grand sac, les chaussures pour dames qu'il vend. "Vous savez, les activités mêmes ne marchent plus trop bien, depuis quelque temps, mais avec le délestage, c'est deux fois plus difficile parce qu'à partir d'une certaine heure, il fait noir et les clients qui ne voient pas bien nos articles préfèrent se rendre dans les magasins où il y a l'électricité". En terme clair, les commerçants sont obligés malgré eux, de regagner plus tôt que prévu leur domicile, en raison de l'insécurité. Cependant, malgré les coupures de courant, certains commerçants bénéficient d'électricité grâce à des groupes électrogènes qu'ils ont eux mêmes achetés. Ainsi, il n'est pas aujourd'hui rare d'entendre dans les ruelles du marché d'Adjamé, des bruits assourdissants de groupes électrogènes reliés. C'est le même constat dans presque tous les marchés.

"On patienteon ferme"
Les espaces de divertissement tout comme d'impression et de photocopie tenus par les particuliers ou les étudiants ne sont pas du tout épargnés par les incidences pécuniaires dues au délestage. Ce n'est pas Hannah, gérante de maquis, aux 220 Logements qui nous dit le contraire : "Quand on commence à travailler et que s'ensuit une coupure de courant, on patiente un peu. Mais lorsque le courant tarde à venir, on est obligé de fermer puisque les clients partent", nous a-t-elle confié. Pour Jean Eric, gérant de cybercafé à Cocody, "Lorsque la coupure du courant survint, on ne peut plus rien faire. Je débranche alors tous les appareils et je sors du cyber pour patienter parce qu'il fait très chaud à l'intérieur". Comme lui, tous ceux dont les activités sont directement liées au courant, patientent et patientent quand la fourniture d'électricité est interrompue. Cette situation a une incidence considérable sur les bénéfices journaliers. A ce sujet, Ange, un prestataire de service d'impression à Cocody nous confie que les effets de ce délestage sur ses activités se font de plus en plus ressentir. "Hier (Ndlr : 22 février), par exemple, depuis 8h, nous sommes privés de courant, ce n'est qu'à 17h qu'il a été rétabli. Dans cette situation, on perd des clients qui n'ont rien à foutre de la coupure. Dès qu'ils viennent, ils constatent qu'il n'y a pas de courant, ils se rendent ailleurs. Evidemment, ce sont les recettes qui prennent un coup ", nous a-t-il dit. Les activités dans les services de la Fonction publique connaissent aussi un ralentissement, en raison du manque d'électricité. Tout est au ralenti, comme si le temps s'est suspendu.
En attendant de pouvoir s'acheter un groupe électrogène afin de vaquer à leurs activités comme si de rien n'était, les commerçants essaient tant bien que mal à s'adapter au délestage et à se faire l'idée qu'ils perdent un peu plus d'argent tous les jours par l'achat du carburant pour l'alimentation du groupe ou par la perte de clients.
Cinthia R. Aka

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