samedi 13 février 2010 par Nord-Sud

Les compagnies aériennes africaines ont du mal à se maintenir dans le ciel. L'Afrique de l'ouest et du centre constitue les régions les plus affectées par la déprime. Les raisons de la chute sont nombreuses. Selon le secrétaire général de l'Organisation des compagnies aériennes africaines (Afraa), Christian Folly-Kossi, il y a en premier lieu la globalisation. Selon lui, la mondialisation a fait fi de toutes les règles d'équilibres et de réciprocité qui protégeaient les compagnies aériennes africaines. Conséquences, le transport aérien africain est dominé par les pays du nord qui réalisent quasiment 75% du trafic, laissant la portion congrue aux avions africains qui se contentent des 25 %. La situation est beaucoup plus dramatique en Afrique de l'ouest où la sous-région pointe à 5% contre 95% pour les multinationales. Les raisons endogènes, a expliqué M. Folly-Kossi, sont liées à la petite dimension des compagnies du sud. Ce qui les rend moins compétitives. En fait, les compagnies sont capitalisées dans un environnement où le coût de l'argent est excessivement cher sur le marché. Pour Christian Folly-Kossy, il y a également que les avions exploités sont inadaptés. Par exemple, là où Air France a un parc de plus de 230 avions, la compagnie nationale Air Ivoire dispose de seulement 4 avions. Il a aussi regretté que la quasi-totalité des compagnies se disputent les mêmes destinations. La déconfiture d'Air Afrique semble n'avoir pas émoussé les ardeurs. Bien au contraire, la libéralisation de l'espace aérien africain depuis janvier 2003 a dopé l'engouement pour le transport aérien, faisant oublier la nécessité d'aller à l'intégration. En effet, ces compagnies africaines manquent de vision dans la mesure où ils ne cherchent pas à se lier à des partenaires dont les réseaux sont complémentaires. Elles font des partenariats avec des compagnies concurrentes. Cela ne pourra jamais marcher , a-t-il dit. En fait, un partenariat qui se développe de plus en plus entre compagnies dans un contexte ou les petits sont très vite écrasés où contraints à l'atterrissage, serait profitable. Ces alliances sont destinées à réduire les charges d'exploitation. Selon lui, il faut créer de véritables hubs et surtout doter les aéroports de conditions de sûreté et de sécurité irréprochables. Quant à la navigation aérienne, il est impérieux d'accroître la surveillance du ciel en mettant l'accent sur le repérage des avions en cas d'accidents. Mais tout indique que ce n'est pas pour demain.

Lanciné Bakayoko

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