samedi 13 février 2010 par AFP

ABIDJAN - L`opposition ivoirienne a dénoncé samedi "un véritable coup d`Etat" au lendemain de la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI) par le président Laurent Gbagbo, et a appelé à "s`opposer par tout moyen à cette dictature".

La double dissolution est "antidémocratique et anticonstitutionnelle" et "constitue un véritable coup d`Etat", a accusé l`opposition réunie dans le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), dans une déclaration lue à Abidjan par le président du directoire, Alphonse Djédjé Mady.

Le RHDP "ne reconnaît plus M. Laurent Gbagbo comme chef de l`Etat de Côte d`Ivoire" et "ne reconnaîtra ni la nouvelle CEI ni le nouveau gouvernement en formation selon les termes de M. Laurent Gbagbo".

La coalition "appelle les Ivoiriennes et Ivoiriens, les forces politiques et sociales, la société civile, les travailleurs de Côte d`Ivoire, les opérateurs économiques à se mobiliser et à s`opposer par tout moyen à cette dictature".

Le président Gbagbo a annoncé vendredi soir la dissolution du gouvernement et de la CEI, après plus d`un mois de crise ouverte par une présumée "fraude"
du chef de la commission, Robert Beugré Mambé, qui appartient à l`opposition.

Fortement représentée dans le gouvernement précédent et majoritaire à la CEI, l`opposition avait soutenu jusqu`au bout M. Mambé, dont la démission était réclamée par le camp Gbagbo.

Le RHDP réunit notamment le Parti démocratique de Côte d`Ivoire (PDCI) de l`ancien président Henri Konan Bédié et le Rassemblement des républicains
(RDR) de l`ex-Premier ministre Alassane Ouattara, les deux principaux rivaux de M. Gbagbo pour la présidentielle reportée depuis 2005.

Par ses dernières décisions, M. Gbagbo "vient de dénoncer" les précédents accords de paix et résolutions de l`ONU, "démontrant ainsi qu`il veut confisquer le processus électoral", accuse également l`opposition.

Le RHDP "encourage" par ailleurs l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), dirigée par le Premier ministre reconduit Guillaume Soro et cosignataire de l`accord de Ouagadougou signé en 2007, "à contribuer à son application effective et totale".

Elle "exhorte" également le médiateur, le président burkinabè Blaise Compaoré, à "assumer sa mission historique pour le retour de la paix en Côte d`Ivoire en veillant au respect strict, par le camp présidentiel, des engagements" pris dans cet accord.

Elu en 2000, M. Gbagbo a vu son mandat s`achever en octobre 2005, mais il a depuis lors invoqué la Constitution et la situation exceptionnelle créée par la crise née du coup d`Etat manqué de 2002 pour se maintenir au pouvoir.

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