samedi 13 février 2010 par AFP

ABIDJAN - Le président ivoirien Laurent Gbagbo "a administré un uppercut à l'opposition" en annonçant vendredi la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI), estiment samedi des journaux ivoiriens.

"Laurent Gbagbo met l'opposition à ses pieds", avance Nord-Sud, proche de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) dirigée par le Premier ministre Guillaume Soro, reconduit vendredi pour former un nouveau gouvernement.

L'opposition "va livrer bataille pour le maintien de ses portefeuilles ministériels" et de ses postes dans la nouvelle CEI après la crise ouverte par la présumée "fraude" à la commission, juge-t-il.

"Le chef de l'Etat a administré un uppercut à l'opposition", écrit le quotidien indépendant Soir-Info, qui prévoit un "gouvernement composé essentiellement de la majorité présidentielle et des FN".

"L'occasion est plus que belle pour (les leaders de l'opposition) Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara notamment, de réagir en opposants +vrai-vrai+", analyse L'Inter (indépendant), tout en redoutant des "troubles".

Pour les deux principaux journaux d'opposition, Le Nouveau réveil et Le Patriote, M. Gbagbo a "déchiré" l'accord de paix de 2007.

Le premier fustige "une gifle magistrale à la communauté internationale, au +facilitateur+ (le président du Burkina Faso) Blaise Compaoré et +facilitateur+ surtout" àGuillaume Soro, quand le second dénonce un "coup d'Etat" et évoque "une ère d'incertitude et de tous les dangers".

A l'inverse, le journal du parti présidentiel, Notre voie, se félicite que "l'Etat s'affirme".

"Un seul et unique capitaine à bord du navire Ivoire", insiste le quotidien d'Etat Fraternité Matin.

M. Gbagbo veut en finir avec "la présence improductive et malfaisante des partis politiques", interprète le journal, qui prédit "un gouvernement restreint de 15 à 20 membres (contre 33 dans le précédent, ndlr) essentiellement de technocrates".

Peu de journaux s'interrogeaient sur les répercussions des décisions de M. Gbagbo sur la tenue de la présidentielle, censée sortir le pays de la crise de2002 et reportée depuis 2005.

L'élection "qui semblait être à portée de main est désormais rangée aux calendes grecques", se lamente L'Inter.

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