samedi 13 février 2010 par Le Patriote

Gbagbo avait averti : Je n'irai pas aux élections comme un mouton . Cette menace, le candidat président est en train de la mettre à exécution. Hier, le chef de l'Etat a décidé de dissoudre la Commission électorale indépendante et le gouvernement. Avec la dissolution de ces deux institutions, le président Laurent Gbagbo affiche clairement son intention de ne plus s'en tenir à tous les accords de paix visant à sortir la Côte d'Ivoire de la grave crise dans laquelle elle est plongée depuis le 19 septembre 2002. Et plus particulièrement au dernier d'entre eux qu'est l'accord politique de Ouagadougou. La Commission électorale indépendante est le fruit des pourparlers de Pretoria. Son fonctionnement et sa composition ont été arrêtés par le dialogue inter-ivoirien, au pays de Nelson Mandela. Il était question de mettre sur pied comme la Constitution de 2000 l'indique, une institution neutre et indépendante qui aura à charge d'organiser les élections en Côte d'Ivoire. Dans le sens du consensus qui a toujours caractérisé les négociations, il a été décidé que la composition de cette CEI se fera en fonction des mouvements et partis politiques signataires de Linas Marcoussis. C'est cette répartition qui existait jusqu'à hier et qui a permis au président Robert Beugré Mambé d'être élu à la tête de cette institution. Cette clé de répartition a été non seulement entérinée depuis fort longtemps, par les différents accords qui ont suivi, mais également permis à la CEI d'abattre un travail formidable apprécié et récompensé par le chef de l'Etat et le Facilitateur dans la crise ivoirienne. Les différentes réunions du Cadre permanent de concertation, l'organe décisionnel de l'accord politique de Ouagadougou, ont toujours reconnu le travail réalisé par Robert Beugré Mambé et son équipe. Laurent Gbagbo a convoqué par deux fois le collège électoral sur la base des consultations et propositions du président de cette institution. Les différentes dates des élections qui ont été arrêtées aux différents CPC l'ont été à partir des informations et des suggestions faites par le président de la CEI. Aujourd'hui, en décidant de dissoudre la CEI, Laurent Gbagbo vient de porter un coup mortel à l'accord politique qui a été signé le 4 mars 2007. Ce qui est encore plus grave, c'est la dissolution du gouvernement. Laurent Gbagbo, en le faisant, dénie toute légitimité et toute paternité à l'autre signataire de l'accord politique de Ouagadougou qui est le Premier ministre Guillaume Soro, secrétaire général des Forces nouvelles. Tout le monde sait que le gouvernement actuel est non seulement issu de l'APO, mais qu'il porte, en plus, la griffe des autres accords qu'a adossés cet accord. Laurent Gbagbo a décidé hier de tuer l'APO en lui offrant des funérailles grandioses. Une décision qui plonge la Côte d'Ivoire dans une ère d'incertitudes et de tous les dangers.

Jean-Claude Coulibaly

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