mercredi 3 février 2010 par AFP

ABIDJAN - L`annonce d`une reprise pour dix jours du règlement des contentieux sur la liste des votants, en vue du scrutin présidentiel en Côte d`Ivoire, a provoqué mercredi une crise interne à la Commission électorale indépendante (CEI).

Close depuis le 9 janvier, cette opération destinée à statuer sur les quelque 1,033 million de "cas litigieux" inscrits sur la liste va reprendre pour dix jours à compter de jeudi, ont indiqué dans un communiqué le Premier ministre Guillaume Soro et le président de la CEI Robert Beugré Mambé.

Cette mesure répond à la demande d`un nouveau délai exprimée "par la classe
politique et la société civile", ont-ils expliqué.

Début janvier, la question d`une éventuelle prolongation de cette opération avait fait l`objet d`un bras-de-fer entre la CEI, qui s`y refusait, et le camp du président Laurent Gbagbo, qui la réclamait.

"On ne peut pas aller aux élections" alors que de nombreux Ivoiriens n`ont pas été pris en compte, avait estimé M. Gbagbo le 6 janvier.

Depuis, le processus électoral a été bouleversé par les accusations de "fraude" sur la liste des votants portées contre la CEI par le camp présidentiel, qui exige la démission de M. Mambé.

La CEI s`est défendue de toute faute, mais a dû reconnaître un "dysfonctionnement manifeste" après qu`un fichier "parallèle" de 429.000 électeurs - à usage purement "interne" selon elle - s`est retrouvé dans ses antennes locales.

Dans le prolongement de cette affaire, dix membres de la commission centrale de la CEI ont, dans une démarche inédite, contesté mercredi la décision de reprise du contentieux.

Ces personnes, parmi lesquelles trois hauts responsables de la CEI représentant le camp présidentiel au sein de cette structure dominée par l`opposition, ont annoncé qu`elles "s`abstiendraient de prendre part aux opérations" de règlement des contentieux.

Elles ont appelé les autres commissaires à les imiter, faisant ainsi planer
la menace d`un blocage de la CEI.

Ces membres de la commission ont invoqué un non-respect des procédures par M. Mambé et l`ont accusé d`avoir, "en violation des décisions de tous les organes de l`institution, donné instruction pour l`utilisation du fichier litigieux" de 429.000 électeurs.

La présidentielle reste officiellement prévue pour "fin février-début mars" mais le Conseil de sécurité de l`ONU a semblé prendre acte la semaine dernière des derniers retards en insistant pour qu`elle se tienne avant juin.

Reporté six fois depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005, le scrutin est destiné à clore la grave crise née du coup d`Etat manqué de 2002, qui a coupé la Côte d`Ivoire en deux.

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