mercredi 3 février 2010 par Le Patriote

Le ciel du processus de sortie de crise qui s'était éclairci avec l'affichage de la liste électorale provisoire, vient à nouveau de s'obscurcir. Et de gros nuages planent sur les élections. Après le gros boucan des jeunes patriotes et les responsables du FPI pour exiger la démission de Mambé, la Police et la Justice ivoiriennes viennent d'entrer dans la danse. Selon des sources dignes de foi, le secrétaire général de la Commission électorale indépendante (CEI), Jacques Yapi est dans le viseur de la justice en général et du Procureur Tchimou en particulier. Son nom et sa photo seraient affichés dans tous les commissariats du District d'Abidjan. Et sa tête, ainsi que celles des informaticiens sont sérieusement mises à prix. Ces ?'Wanted'' rappellent à bien des égards, la situation des militaires ivoiriens qui s'étaient exilés et dont les têtes ont été mises à prix par le pouvoir, quelques mois seulement après la prise du pouvoir de Gbagbo. En effet, dès les premiers instants de l'accession au pouvoir du chef de file de la Refondation, les têtes de Chérif Ousmane et Issiaka Ouattara alias Wattao, ont été mises à prix. Ce nouveau développement de la situation inquiète très sérieusement le premier responsable de la CEI, Robert Beugré Mambé. Des informations en notre possession font état de ce que celui-ci, prenant très au sérieux ces menaces, a adressé des courriers aux personnalités impliquées dans le règlement de la crise. En l'occurrence, le Facilitateur, Blaise Compaoré et le Représentant du secrétaire général de l'ONU, en Côte d'Ivoire, Y. J. Choi. Dans ce courrier en question, Mambé attire clairement l'attention des uns et des autres sur les menaces réelles qui planent sur son personnel. Menaces qui font que ces derniers sont complètement terrorisés et ne peuvent, par conséquent, travailler en toute quiétude. Surtout qu'il ne se passe pas de jours sans que des éléments de la Police nationale ne débarquent dans les locaux de la CEI. Cette présence intempestive met à mal le fonctionnement de cette institution et ne manque pas de traumatiser les travailleurs.

Ce que Tchimou avait dit

Mais c'est dans les tout prochains jours que la situation risque bien d'être confuse. Selon des informations en notre possession, le président de la CEI, a été convoqué par la justice pour répondre de certains actes dans ce qu'il est désormais convenu d'appeler ?'la fraude sur les 429 mille personnes frauduleusement inscrites sur la liste''. Cette information a été bel et bien confirmée par des sources que nous avons jointes hier en fin de soirée à la Police judiciaire et par des sources proches du dossier. Mais, faut-il s'étonner outre mesure de cette convocation du président de la CEI par le Procureur de la République? En réalité non ! En effet, au cours d'une conférence de presse qu'il a animée le 20 janvier dernier au Parquet, Tchimou Raymond Féhou, a montré ses intentions : morceaux choisis: () Pour ceux pour lesquels c'est nécessaire, j'ai tout mon arsenal pour les inviter à être présents. Dans le cas d'espèce, il serait bien qu'il y ait une bonne collaboration. Que les gens n'aient pas peur. Je sais que certains ont été convoqués, ils ont eu peur et ont demandé à voir leurs avocats. Ils se disent que si le Procureur est derrière quelque chose, c'est parce que c'est dangereux. Ils peuvent prendre les avocats qu'ils veulent. L'essentiel c'est de répondre. Parce que si vous ne répondez pas à une convocation, nous avons tous les moyens de vous contraindre à y répondre. J'ai cru entendre que beaucoup n'ont rien à se reprocher. Donc quand on n'a rien à se reprocher, facilement on répond aux questions.

() Donc il est important qu'il y ait une bonne collaboration, que tous les témoins puissent répondre aux convocations () avait-il dit aux journalistes. A la question très précise de savoir si oui ou non Mambé sera convoqué, voici la réponse de Tchimou: Tous ceux qui sont concernés par les faits ici, seront entendus. Tous seront entendus. On a déjà entendu l'ONI, l'INS, et ça continue. Ce matin (NDLR Le 20 janvier) il y aura d'autres structures qui seront entendues avait dit Tchimou. La grande question que les uns et les autres se posent est la suivante: Mambé va-t-il répondre à la convocation du Procureur? Je ne sais s'il va répondre à la convocation.

Mais je ne crois pas qu'il réponde à cette convocation, a rétorqué un proche du président de la CEI.

Yves-M. ABIET

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