mercredi 3 février 2010 par Le Patriote

Si je veux défier le Premier ministre, je dépose ma démission. Je ne le défie pas". Ainsi s'exprimait le mercredi 20 Janvier 2010, le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro dans le cadre des petits déjeuners de La majorité présidentielle organisée par la Coordination des communicateurs citoyens bénévoles pour le plébiscite du Président Laurent Gbagbo. L'homme qui a juré, la main sur le c?ur, n'avoir jamais posé d'actes de défiance vis-à-vis du Premier ministre vient une fois de plus, d'être rattrapé par ses paroles. Ne dit-on pas que chasser le naturel, il revient toujours au galop? Le ministre de l'Intérieur vient de se rendre coupable d'autres faits graves. Le premier est son intrusion sans l'autorisation du Premier ministre dans le processus électoral. Le Porte-parole du Premier ministre, Méité Sindou s'en est d'ailleurs indigné lors d'une interview accordée le 26 janvier 2010 à ONUCI FM. Le ministre de l`Intérieur avait pris sur lui l`initiative d`adresser un télégramme officiel en date du 18 janvier aux administrateurs territoriaux pour leur demander de prendre en charge le contentieux électoral, d`en informer d`abord les populations et d`examiner le contentieux ; ensuite de le transmettre dans les ressorts territoriaux où ils se trouvent aux différents partis. Sur ce point, soyons clairs, le Premier ministre en a saisi officiellement le chef de l`Etat et il le lui a dit. Nous avons également saisi le ministre de l`Intérieur pour lui dire que nous désapprouvons cette procédure: Un, parce qu`elle remet en cause la position gouvernementale. Le ministre n`a pas à faire une intrusion régulière de cette manière-là dans le processus de sortie de crise. Ce n`est pas son rôle. Ce n`est pas sa mission; Deux, cette initiative du ministre de l`Intérieur déroge totalement à tous les cadres réglementaires, tout le dispositif qui est mis en place. Elle viole le mode opératoire et l`ordonnance pris pour la gestion du contentieux. Disons que le ministre de l`Intérieur ne peut pas violer la loi, demander aux administrateurs territoriaux et saisir en requête collective les tribunaux. " La question est de savoir si Tagro va démissionner de son poste de ministre de l'Intérieur comme lui-même l'avait dit, puisqu'il est maintenant avéré qu'il continue de défier l'autorité du Premier ministre. En réalité, ce problème ne doit même pas se poser dans la mesure où Tagro est de bonne moralité et comme il le rappelait, il a appris la discipline à l'Ecole d'administration.

Ouverture d'une enquête judiciaire

A la lumière des faits reprochés au ministre de l'Intérieur, il est important que la police judiciaire se saisisse de ce dossier pour savoir si le corps préfectoral à qui il a adressé un télégramme lui demandant de poursuivre le contentieux est habilité à le faire ? Le ministère de l'Intérieur peut-il s'ingérer dans les affaires de la CEI ? Pourquoi gère-t-il des contentieux ? Dans quel but et dans quelle intention l'a-t-il fait ? Depuis quand il l'a fait ? Avec qui il l'a fait. Tagro avait indiqué lors du déjeuner en question que la police judiciaire pouvait se saisir de tout dossier ou simplement que tout citoyen lambda pouvait saisir le Procureur afin d'enquêter et mettre les résultats à la disposition du gouvernement qui, à son tour jugera, de l'opportunité de la poursuite où non de la personne incriminée. Ce n`est pas nouveau qu'un citoyen saisisse le Procureur. C'est normal ! La police judiciaire n`a pas besoin d`être saisie. Elle peut se saisir elle-même avait-il indiqué. Le Procureur de la République également l'avait souligné lors de sa conférence. Tchimou Raymond qui dispose de plusieurs indices dans l'affaire Tagro va-t-il jouer sa partition dans l'éclatement de la vérité ? N'est-ce pas là un signe patent d'un cas d'usurpation de titre, d'abus de pouvoir ou de faux ? Désiré Tagro a fait du faux. Il l'a d'ailleurs reconnu dans la note de précision signée de son Directeur de Cabinet, Topka Vei Etienne.

Edgar Kouassi

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