mercredi 23 décembre 2009 par L'expression

Chef de la junte jusqu'au 3 décembre dernier où son aide de camp, le lieutenant Toumba Diakité, a attenté à sa vie, le capitaine Dadis Camara est aujourd'hui en traitement au Maroc. Si son aide de camp n'a pas pu le mettre physiquement hors de son fauteuil qu'il occupe théoriquement encore, le successeur de Lassana conté aux affaires à Conakry est dans une bien mauvaise posture. L'acte de son chef de la sécurité a eu en effet à l'éloigner des arcanes du pouvoir. Diminué physiquement et probablement mentalement, le putschiste est rattrapé par ses excès dans l'exercice tonitruant du pouvoir. L'Onu vient de rendre publique les conclusions du rapport des enquêteurs que l'organisation a envoyés sur le terrain suite au massacre du 28 septembre 2009. Ces conclusions sont accablantes. Il y a eu crime contre l'humanité. Les responsables sont clairement pointés du doigt. Et au premier rang des donneurs d'ordres, le capitaine Moussa Dadis Camara. Son aide de camp Toumba comme son chef des basses besognes, le capitaine Tiéboro Camara, sont également parmi les personnes épinglées. Dadis a lui-même donné son aval à la venue et au travail de la commission d'enquête onusienne. Il lui sera difficile de se soustraire à ses conclusions. S'il était à Conakry et aux affaires, le soldat aurait tenté de man?uvrer pour tenir le plus longtemps possible. Mais là, c'est un homme diminué, hors de son pays qui a la communauté internationale sur le dos ; avec la cour pénale internationale dont le procureur Louis Moreno Aucampo est à deux doigts de se saisir du dossier. Certainement que les autres membres de la junte vont jouer un tant soit peu la solidarité avec le chef. Mais, ils préféreront sacrifier un des leurs que de l'accompagner dans une cellule à La Haye. C'est dire si les jours de Dadis en liberté sont comptés.

D. Al Seni



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