mercredi 23 décembre 2009 par Le Temps

Les remous sociaux n'ont pas fini de révéler tous leurs secrets. Et les ivoiriens continuent de découvrir la face cachée de l'ébullition du front social.

Le front social était ces derniers temps en ébullition. Du fait des grèves à répétition déclenchées quasi-simultanément par différents corps sociaux. Et comme s'ils s'étaient tous passés le mot, les syndicats ont observé pour certains des arrêts de travail d'une semaine reconductible et pour d'autres, une grève illimitée. Les secteurs de l'éducation, de la santé et de la justice étaient tous paralysés. Et malgré les appels incessants du gouvernement à la reprise du travail, les syndicats ont plutôt durci le ton et radicalisé le mouvement : Enseignement supérieur, 45 jours de grève, enseignement secondaire général et technique, 21 jours de grève, enseignement primaire, 10 jours de grève, greffiers, plus d'un mois et enfin le personnel de la santé, 7 jours sans la moindre permanence dans la plupart des structures sanitaires du pays. En pleine crise et au moment où le chef de l'Etat et le gouvernement s'activent à rechercher les moyens pour la sortie de crise, curieusement le front social décide de ramer à contre-courant de ce processus. Même si, à l'analyse des choses, les revendications des syndicats ne sont pas à rejeter du revers de la main. La situation pour débrayer se prête-t-elle ? Loin de verser dans l'émotion, là où les fonctionnaires et agents de l'Etat devraient applaudir des deux mains les efforts que consent Laurent Gbagbo, depuis plus de 7 ans pour assurer leurs salaires chaque fin de mois, ils s'évertuent à menacer. Tenez, pour la gouverne de tous, en République démocratique du Congo, un pays en crise comme le nôtre, les fonctionnaires ont des arriérés de 3 à 4 ans de salaires. Et on en parle même pas, parce qu'ils savent que ce n'est pas à l'ordre du jour. Puisque le plus important, reste le retour à la paix. En Côte d'Ivoire, on préfère mettre à genoux l'Etat, au prix des intérêts personnels. Quand on sait que c'est une partie du pays qui supporte toutes les dépenses de l'ensemble du territoire y compris les zones Cno, " exemptées " d'impôts et taxes ( ?). Les responsables syndicaux ne se privaient pour certains, dans leur déclaration de confondre revendication syndicale et lutte politique. Quand d'autres, par des mots à peine voilés ne cachaient pas leur accointance avec l'opposition ivoirienne. Ce qui a vite fait d'éclairer les ivoiriens sur les véritables dessous de la fronde sociale.

Comment l'opposition tirait les ficelles

Si certains responsables, pour des revendications syndicales, se sont laissés entraîner dans des bras de fer inappropriés avec le gouvernement, ce n'est pas le cas pour quelques-uns de leurs camarades au dessin inavoué. Comment s'expliquer les déclarations tapageuses et désorientées de Tah Kolaté, greffier de son état, qui accuse le président de la République de ne vouloir aller aux élections. Pour la simple raison que le chef de l'Etat ait affirmé qu'en l'état actuel des choses, il ne pouvait pas augmenter de salaires. Et pis, ce dernier, lors de la dernière assemblée générale des greffiers du lundi 14 décembre dernier, au palais de justice du Plateau, ne s'est pas gêné d'affirmer qu'ils ont des soutiens. " Camarades, je voulais vous dire de ne pas céder d'un seul iota. Nous devons maintenir la grève coûte que coûte ou nous sommes morts. Je puis vous affirmer que nous avons du soutien et nous sommes soutenus. Et les gens vous félicitent", a-t-il déclaré. Jetant l'émoi dans la salle. Ses déclarations n'ont pas manqué d'intriguer plus d'un qui ont vite fait de réagir en se désolidarisant de ses agissements. Tous ceux qui ont suivi de bout en bout l'actualité ces derniers temps, savent qui se cachait en réalité derrière ce remous. Le corps médical qui déclenche une grève, sans assurer de service minimum, avec les conséquences désastreuses que cela a pu produire. Et la presse proche de l'opposition jubilait, encensait les grévistes, là où les ivoiriens souffraient et mourraient. On se souvient encore de la déclaration du Pdci qui à la limite, encourageait la grève des enseignants. Les confrères Le Patriote et Le nouveau Réveil, avec certainement, pour mission d'assurer le lynchage médiatique dans le plan de l'opposition d'activer le front social, ont cru bon de verser dans le chantage et le mensonge. Le chef de l'Etat qui mieux informé que quiconque, ne s'est pas embarrassé à mettre en garde l'opposition, face à la presse nationale et internationale à Fraternité Matin. Le gouvernement a su trouver " l'antidote " pour faire baisser la tension sociale et mettre ainsi fin aux illusions de l'opposition ivoirienne. Qui voyait dans cette fronde sociale, une aubaine de diaboliser Laurent Gbagbo et l'accuser de vouloir retarder le processus électoral.

Frank Toti

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