mardi 22 décembre 2009 par Le Temps

Anciennement président du mouvement J'aime Gbagbo, Paris, actuel directeur de Ivoire communication, structure de marketing politique, Christian Blay livre dans cet entretien, ce que sa structure fait pour le pays et parle de ses relations avec Malick Coulibaly, directeur national de campagne de Laurent Gbagbo.

Comment se porte le mouvement ''J'aime Gbagbo Europe'' ?

Le mouvement ''J'aime Gbagbo'' se porte très bien. Je voulais vous annoncer que je ne suis plus le président de ce mouvement. Mon vice-président est devenu le président, moi, je m'occupe d'autres choses.

Quelles sont les raisons de ce retrait ?

Je ne suis pas en retrait. Vous savez, lorsqu'on parle du mouvement ''J'aime Gbagbo'', tout de suite, on voit le chef de l'Etat. Pour des raisons stratégiques, le président national du mouvement, Al Moustapha a décidé que le vice-président conduise la direction du mouvement en France et que moi, je m'occupe d'autres choses.

Soyez plus explicite

Je suis directeur d'Ivoire communication. J'ai beaucoup de choses à faire. J'ai trouvé opportun en accord avec le président Al Moustapha, de proposer mon vice-président pour pouvoir conduire le mouvement en France.

Quels sont les objectifs assignés à Ivoire communication ?

Nous avons pour mission de redorer l'image du chef de l'Etat au niveau de la France. Parce qu'aujourd'hui, quand les Français parlent de la Côte d'Ivoire, du Président Laurent Gbagbo, ils voient le Président d'un mauvais ?il. Mais nous, nous disons que le chef de l'Etat est notre Président. D'emblée, nous l'aimons et il fait un bon travail pour les Ivoiriens. Redorer l'image de notre pays auprès des pays de l'Europe. Voilà pourquoi, nous avons créé Ivoire communication.

Depuis combien de temps, Ivoire Communication fonctionne ?

Il y a 7 mois que nous sommes sur le terrain. Mais il faut dire qu'il y a 3 à 4 mois que nous avons commencé à travailler.

Concrètement, qu'est-ce que vous faites ?

Nous animons des conférences de presse où nous invitons des opérateurs économiques français. Nous leur parlons de la Côte d'Ivoire. Nous leur expliquons que l'image que la France avait voulue coller au Président Gbagbo n'est pas juste. Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire est ouverte à tous les investisseurs. Nous disons aussi que le vote, c'est pour bientôt et que le chef de l'Etat conduit le pays vers les élections. C'est donc une personne qu'il faut aider à sortir de cette crise. Et nous disons également, à nos frères Français et Européens surtout, que la Côte d'Ivoire est dirigée par un homme honnête.

Est-ce que le message passe ?

Oui, le message passe. Au niveau de la France, j'ai été reçu au Quai-D'orsay par le conseiller de Bernard Kouchner à qui j'ai parlé sincèrement. J'ai été reçu aussi par le conseiller Afrique, M. Balcani, qui est un proche du Président Sarkozy. Nous avons parlé de la Côte d'Ivoire. Eux-mêmes, ils sont conscients du fait que Laurent Gbagbo est majoritaire dans son pays. Parce que je ne vous le cache pas, dès que je suis entré dans son bureau, il m'a dit que, "tiens, votre Président, les sondages le donnent vainqueur". Ils seront en Côte d'Ivoire pour accompagner ce pays à sortir de la crise.

Pensez-vous que c'est le dégel entre la Côte d'Ivoire et la France ?

Entre la Côte d'Ivoire et la France, il faut dire qu'il n'y a jamais eu des problèmes en tant que tel. La Côte d'Ivoire ne peut pas se passer de la France, toute la France ne peut pas se passer de la Côte d'Ivoire. Vous avez lu la déclaration de l'Ambassadeur de la France en Côte d'Ivoire. Il a été clair. Il a dit ce qui est passé est passé, il faut construire l'avenir. Le Président Sarkozy a téléphoné au Président Gbagbo. Tout ça montre qu'il y a un apaisement. Nous, en tant que responsable de la cellule de communication, nous allons dans le même sens pour apaiser les esprits.

Votre structure s'est engagée à soigner l'image du directeur de campagne de Laurent Gbagbo, le Dr Issa Malick. Est-ce vraiment nécessaire ?

C'est vraiment nécessaire. Parce que quand on parle du chef de l'Etat, c'est aussi son entourage.

Aujourd'hui, le Président Gbagbo, en nommant le Dr Issa Malick comme son directeur national de campagne a vu juste. J'ai suivi un peu le Dnc dans ses tournées. Il faut dire ce monsieur est un rassembleur. C'est quelqu'un qui est très humble. Le Dr Issa Malick est du Nord. Il y a des gens de sa région qui sont contre sa nomination. A ces personnes, nous devons dire que le Dr Issa Malick ne mérite pas ce traitement. Nous nous adressons surtout au ministre Gon et à ses partisans. Quand on parle de l'image du Dr Malick, c'est tout ça. Il faut que les gens sachent que ce monsieur qui est du Pdci, et aujourd'hui, Directeur national de campagne du Président Laurent Gbagbo n'est un parvenu. C'est un cadre compétent du pays. Raison pour laquelle le chef de l'Etat a demandé qu'il vienne auprès de lui.

Vous qui êtes proche de lui, après l'incident de Korhogo, est ce qu'il s'est entretenu avec son neveu Amadou Gon ?

Vous savez, Dr Malick, c'est pas quelqu'un qui est très humble. Je pense qu'après l'incident, il a tout pardonné. Il est sans rancune.

Pensez-vous que votre candidat, Laurent Gbagbo, a les chances de remporter les élections en Côte d'Ivoire ? Quand on sait que la liste électorale est très "infectée" ?

En tant que responsable d'une cellule de communication, je me dis que mon candidat a beaucoup de chance de remporter les élections. Je le dis par rapport aux messages que fait passer le Dr Issa Malick qui sont porteurs d'espoir. Tout le monde se reconnaît dans ces messages. Partout où nous sommes passés, c'est une forte mobilisation. Les gens sont sortis. Ils ont manifesté le désir de voter le Président Laurent Gbagbo au premier tour. Au niveau de la liste électorale, c'est vrai. Il y a certains candidats qui pensent qu'ils pourront gagner les élections en trichant. Je dis non. Les Ivoiriens sont mûrs d'esprit. La Cei est en train de travailler là-dessus pour extirper les gens qui n'ont pas le droit de figurer sur la liste. Pour que les Ivoiriens puissent élire leur président le jour du vote.

Vous êtes vraiment optimiste

Je le suis parce qu'en tant que responsable d'une cellule de communication, il faut être optimiste.

Avec tout ce que j'ai vu, tout le travail abattu par la majorité présidentielle, je vous assure que le Président Gbagbo gagnera ces élections.

Quelles sont vos relations avec le directeur national adjoint de campagne chargé de la diaspora, le ministre Gnamien Yao ?

J'ai des contacts avec le ministre Gnamien Yao est un homme compétent d'une grande valeur.

Depuis qu'il a été nommé, il est à sa 3e tournée en France. Au niveau de la France, il a posé des structures qui produisent des effets. Le ministre Gnamien travaille à l'image du Directeur national de campagne. Il fait de bonnes choses en France. Je pense que Gbagbo sortira vainqueur là-bas.

Vous serez à Paris bientôt. Quand on connaît le lynchage médiatique dont la Côte d'Ivoire est souvent victime, surtout dans l'affaire Guy André Kiffer, que compte faire Ivoire communication pour soigner l'image du pays ?

Je suis éc?uré. On parle de hautes personnalités de mon pays comme de simples citoyens. Je ne suis pas d'accord. On ne peut pas parler des personnalités de mon pays comme on parlait de vulgaires personnages. Je ne peux pas l'accepter. En tant que directeur d'une cellule de communication, je dis que je vais réagir une fois en France. Je vais tenir des conférences de presse pour dire plus jamais ça.

Que vaut votre petite voix face à la grosse machine de la presse française ?

Ecoutez, la France est un pays où la démocratie est beaucoup plus avancée. La voix d'une seule personne est prise en compte. Dès mon retour, je rencontrerai les responsables du Quai-D'orsay, de l'Elysée, le ministre de la Coopération pour leur exprimer mon indignation.

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