mardi 22 décembre 2009 par Nord-Sud

En marge d'un meeting qu'il a animé, samedi dernier à Tanda, le président du Front populaire ivoirien a exprimé sa position vis à vis des mouvements sociaux en cours.

Le candidat Laurent Gbagbo ira-t-il réellement à l'élection présidentielle en mars prochain ?

Il a déjà déposé ses dossiers. Il y a une période qui a été réservée au contentieux électoral. Il y a eu certes des perturbations liées à la grève des greffiers. Il appartient au gouvernement et à la Cei d'examiner cela et, éventuellement, d'accorder une rallonge d'une quinzaine de jours. Ensuite on tirera la liste électorale, on distribuera les cartes d'électeurs et on ira aux élections entre fin février et début mars. Jusqu'ici tout se déroule convenablement. Il y a de petites difficultés à gauche et à droite. Mais le processus est irréversible.

Les nombreux partis politiques et mouvements de soutien autour de la candidature du candidat Laurent Gbagbo sont-ils un moyens de combler un manque de popularité de votre candidat ?

Je ne vois pas la logique. Si vous avez beaucoup d'amis, cela ne veut pas dire que votre maman ne vous aime pas. Un individu est soutenu par un parti politique. A un moment donné, le soutien dont il bénéficie grandit avec d'autres partis politiques et mouvements de soutien. Et vous mettez en cause ceux qui l'on soutenu depuis toujours ! Je ne vois pas le rapport entre ceux qui le soutiennent et sa désaffection vis à vis des autres. Je ne vois pas le rapport entre quelqu'un qui élargie sa base et arriver à la conclusion que ceux qui le soutenaient hier sont impopulaires. Je n'arrive pas à comprendre cette logique. Ce que je constate, ce que je conclus, c'est que le Fpi a fait le choix d'un bon leader. Le président Laurent Gbagbo rayonne parce qu'il a un bon parti. Le leader seul peut avoir des capacités. Mais il faut qu'il s'appuie sur une bonne organisation. Depuis le début de la crise, le Fpi qui a été agressé et ballotté, n'a pas perdu de militants. Je veux parler au niveau du Comité central, du Secrétariat général, des députés et des maires. Ce sont les autres qui perdent des militants au profit du Fpi. Quels sont les cadres connus du Fpi qui ont fait défection ? Au contraire, ce sont les autres qui viennent avec nous. Il y en a qui n'osent pas faire le pas d'aller directement au Fpi. Ceux-ci disent qu'ils soutiennent le président Laurent Gbagbo, La Majorité Présidentielle. Ce sont tous des militants potentiels du Fpi qui vont certainement passer au Fpi. Pour l'heure, ils passent dans l'antichambre que constitue La Majorité Présidentielle avant, demain, de faire le pas. Il y en a qui ont combattu férocement le Fpi à un moment donné dans leurs régions. Certains ont, par le passé, eu des relations tumultueuses avec le Fpi. Ce sont les caciques du Pdci qui souhaitent venir au Fpi. Tous ceux-là sont des électeurs potentiels. Le Fpi grandit. Il est tellement grand que certains préfèrent aller s'asseoir en attendant que des places se libèrent.

Que pensez-vous des récentes mesures du gouvernement vis à vis des grévistes ?

Je pense que ce sont des mesures salutaires. Dans le contexte actuel, l'enjeu des élections est la restauration de l'autorité de l'Etat. Il faut que l'Etat fasse preuve de fermeté face à certaines agitations. Il faut de la rigueur et de la fermeté dans la situation actuelle. La question essentielle qui préoccupe les ivoiriens et le gouvernement est de sortir de la crise et créer les conditions d'une nouvelle prospérité, d'une nouvelle redistribution des richesses. Nous sommes au moment des sacrifices et des efforts. Certains pensent que c'est le moment de faire du chantage et de mettre la pression pour accaparer tout ce qu'ils veulent. Je pense qu'il faut laisser tomber les revendications. Armons-nous de patience pour aller à la restauration de la paix qui nous apportera des richesses. Pour que le gâteau national réservé à chacun soit plus grand.

Propos recueillis par Jean Michel Ouattara

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