mardi 22 décembre 2009 par Le Patriote

() Je n`en ai pas autant qu`on le prétend. Pour autant, mieux vaut faire envie que pitié. J`aime écouter, mais je n`aime pas qu`on prenne les décisions à ma place. J`ai de l`estime pour Hillary Clinton. Je respecte les femmes de président qui osent exprimer leur point de vue. Je ne vois pas pourquoi les premières dames seraient les dernières. C'est la réponse que Simone Ehivet Gbagbo, la Première Dame de Côte d'Ivoire, a donnée à un confrère français, notamment l'hebdomadaire ?'L'Express'' dans son édition du 20 février 2003.Ce dernier qui lui demandait son point de vue sur sa conception du pouvoir. Sa réponse a été on ne peut plus claire et tout aussi limpide. Elle traduit la détermination de la Députée de la commune d'Abobo à vouloir s'investir dans le débat politique et dans la gestion des affaires de la République. C'est justement pour cela qu'elle n'hésite point à prendre le devant des choses, ces derniers temps. Tenez, on l'a vue dans les différentes grèves qui ont secoué et qui continuent toujours de secouer les secteurs d'activités. Elle s'est substituée à son époux de chef de l'Etat pour recevoir, on ne sait trop à quel titre, les grévistes. D'abord les enseignants puis les médecins. C'est surtout au cours de l'audience qu'elle a accordée aux membres du bureau du syndicat des médecins jeudi dernier que Simone a traduit dans les faits, sa volonté de s'immiscer dans le débat qui touche la République. Alors qu'elle a fini d'échanger avec eux, les médecins ou du moins les membres du bureau qui étaient à son rendez-vous, ont demandé pour plus d'assurance, que la Première dame appose son auguste signature au bas d'un document qui pourrait leur être utile plus tard. En clair, les médecins ont exigé que la rencontre qu'ils venaient d'avoir avec elle soit sanctionnée par la signature d'une plate-forme. Savez-vous ce que Simone leur a répondu? Je n'ai pas besoin de signer quoi que ce soit avec vous. Est-ce que moi-même je ne représente pas un décret?. Claire comme de l'eau de roche. Sa parole équivaut, sinon est supérieure à un décret signé par le président de la République. Etonnés par cette attitude, les émissaires du SYNACASSI-CI ont réuni la base pour leur faire le compte-rendu et leur demander s'il fallait reprendre le travail en se basant sur cette déclaration. Bien entendu, ils ont rejeté en bloc la proposition et reconduit leur mouvement de grève pour cinq autres jours encore à compter de dimanche dernier. Certainement irrités par ces propos de la Première dame, suivi par des mesures que Laurent Gbagbo a pris menaçant de les mettre en prison, la base a fait savoir à la direction qu'elle était ?'prête à aller en prison si jamais un des leurs était mis aux arrêts''. Et comme il fallait s'y attendre, la grève des médecins a repris de plus belle. Mais, ce n?est pas la première fois que Simone vole au secours de son époux, quel que soit ce que son attitude pourrait entraîner. Avant les médecins, elle avait convoqué les ministres de l'Economie et des Fiances et son collègue de l'Education nationale. La première dame a demandé au premier cité, de trouver de l'argent pour satisfaire les revendications des enseignants grévistes. Charles Diby Koffi lui a fait comprendre sagement que cela allait s'avérer difficile étant donné que l'Etat n'était pas en mesure de trouver de l ?argent pour les grévistes. En tout cas, pas en l'état actuel de ses disponibilités. Il n'en fallait pas plus pour faire sortir Simone de ses gongs : ?'Arrangez-vous pour trouver de l'argent !'' a-t-elle intimé au ministre de l'Economie et des Finances. Ce n'est plus la Première Dame qui parle mais le Premier homme de la République. Face au ton ferme, disons menaçant, utilisé par son interlocutrice, le ministre a tout simplement lâché la phrase que quiconque dans la même situation aurait prononcée: ?'J'ai compris''. Et c'est sur ce ?' 'J'ai compris'' du ministre Diby que Simone a dit aux enseignants de reprendre le travail. De quel droit convoque-t-elle des ministres pour leur faire des injonctions. Toujours dans les colonnes de l'hebdomadaire ''L'Express'', elle s'en explique: () On me prête beaucoup d`influence. Je laisse dire. Mon mari a une très forte personnalité. Moi aussi, ce qui me donne un certain poids. Il m`écoute, c`est normal. Sans pour autant que j`intervienne dans la formation du gouvernement. Tous les ministres ont du respect pour moi. Et on me situe souvent au-dessus d`eux. J`ai la trempe d`un ministre. C'est tout dire. A côté d'elle, le Premier ministre est un menu fretin Ainsi donc va la République façon Laurent Gbagbo. `

Yves-M. ABIET

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023