samedi 19 décembre 2009 par L'expression

A Abobo-Adjamé et Bouaké, les nouveaux présidents des universités sont connus. Il s'agit respectivement des professeurs Gourène Lazare et Poamé Germain. L'élection à la présidence a donc eu lieu le 17 décembre dernier dans deux des trois universités du pays. La troisième, celle de Cocody, la plus ancienne et la plus importante avec plus de soixante mille étudiants attend toujours une date hypothétique pour renouveler ses instances dirigeantes. Les décisions de la tutelle, le ministère de l'Enseignement supérieur, qui a fixé la date des élections pour toutes les universités du pays, n'ont pas eu d'effet à Cocody. La présidence sortante et ses services se sont opposés à toute élection tant que les délégués des étudiants ne sont pas renouvelés. Une hardiesse dont l'explication vient du fait que la Fédération estudiantine et scolaire, et les dirigeants actuels de l'université, en phase pour bloquer les élections à Cocody, sont dans les bonnes grâces du palais. Rien n'a bougé parce que les initiatives et les actions de la tutelle ont été sabrées dans l'ombre par le chef de l'Etat. Etonnant que l'Etat s'étiole ainsi dans de simples opérations administratives de renouvellement à la présidence d'institutions de formation. Mais, pour ceux qui connaissent l'enjeu de l'université de Cocody en particulier, très politisée, et extrêmement vital dans le dispositif d'instrumentalisation de la jeunesse par le camp du chef de l'Etat, rien de surprenant. Tout ce qui peut insuffler un changement et aller dans le sens d'une aseptisation de cet espace est un danger. Et le palais ne laisse pas faire. Comme il n'a pas hésité, en son temps, à intervenir dans l'application d'une décision du conseil supérieur de la magistrature qui mutait un juge de section, et en faisait nommer un autre à sa place à Divo.
D. Al Seni

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