Quand un chef hausse le ton, ordonne ou menace de représailles certains de ses sujets et que cela ne leur fait absolument ni chaud, ni froid, c`est que nous nous trouvons devant une crise d`autorité, de leadership. C`est un desavoeu pour le chef, un refus de se soumettre à son autorité, son pouvoir ou sa dictée. Gbagbo Laurent a échoué devant le corps médical mobilisé comme jamais. Les infirmiers, médecins, sages-femmes ont voulu tout simplement dire "On en a marre monsieur le président ! Faites donc ce que vous voulez, mettez à exécution votre décision de réquisition". Le corps médical ivoirien est exaspéré, il s`est senti choqué par la réponse que Gbagbo a donnée à son mouvement de grève. Ceux qui sont chargés de veiller sur la santé des Ivoiriens ne comprennent pas pourquoi Gbagbo aime tant recourir à la force et aux mesures extrêmes pour régler les problèmes. En 2002, après l`éclatement de la guerre, il a voulu régler le compte des insurgés par les armes en dépit de tous les bons conseils qu`on lui a prodigués et voilà le résultat aujourd`hui. Le pays peine à sortir de la crise. Finalement, Gbagbo s`est assis pour négocier avec les rebelles. Mieux, il a nommé le chef des rebelles Premier ministre.
Mamadou Koulibaly, n°2 du régime Fpi, confessait lui-même devant ses camarades du Fpi que "tout ce qu`ils avaient refusé de faire au début, ils ont fini par le faire". Les greffiers étaient récemment en grève, Gbagbo a décidé de recruter d`autres greffiers "chine toc" pour les remplacer au lieu de discuter avec ces derniers. Il croit donc que la raison du plus fort est toujours la meilleure. Les médecins et les infirmiers viennent de lui administrer une "gifle" pour lui dire que la force ne peut tout régler. Et qu`il n`est pas le dépositaire exclusif des mesures extrêmes. Sans préjuger de l`issue de ce bras de fer, il faut reconnaître que le pouvoir Fpi vient de se faire humilier. Que le fait de dire simplement "non" est une victoire pour cette corporation qui refuse de se laisser banaliser.
Akwaba Saint-Clair