vendredi 18 décembre 2009 par Le Temps

La question des droits de l'homme en Afrique en général, et en Côte d'Ivoire en particulier, reste une préoccupation majeure pour les populations. Et un indicateur significatif dans le baromètre de la démocratie. Le respect des droits de l'homme, des libertés individuelles ainsi que la liberté de la presse ont connu deux périodes somme toute distinctes, de 1990 à nos jours. La période de 1990 (réinstauration du multipartisme) à 1999, qui ne se souvient encore des nombreuses brimades subies par les étudiants et opposants de l'époque. Avec la descente musclée des militaires à la cité universitaire de Yopougon, les emprisonnements des opposants historiques de l'époque. Au nombre desquels Laurent Gbagbo. Qui ne se souvient pas encore de la déclaration du Premier ministre Alassane Ouattara, affirmant avoir vu Laurent Gbagbo, gourdin en main, en train de casser dans les rues du Plateau. Les ivoiriens se souviennent encore de sa " Loi anti-casse ". Son allié d'aujourd'hui, Bédié n'a pas fait mieux dans le respect des droits de l'homme et la liberté de la presse. Son passe-temps favori, à l'époque était incontestablement les emprisonnements de journalistes et la persécution de leaders estudiantins. Aboudramane Sangaré, alors directeur de publication de Nouvel Horizon et La Voie, a fait deux séjours en prison. Bédié ne s'est pas gêné pour faire abonner Guillaume Soro, Blé Goudé, ex-secrétaires généraux de la Fesci, aux geôles de l'Ecole de police et de la Maca. On n'en finira pas d'évoquer les cas de restriction de libertés. Aussi, en accédant à la magistrature suprême, Laurent Gbagbo s'est évertué à poser des actes allant dans le sens de la promotion et du respect des droits de l'homme. L'un des premiers actes forts du chef de l'Etat reste incontestablement la promesse faite de ne jamais emprisonner un journaliste pour ses écrits. Aussi a-t-il supprimé la peine d'emprisonnement. Malgré la crise sociopolitique que traverse le pays, Gbagbo a mis sur pied en 2005, la commission nationale des droits de l'homme de Côte d'Ivoire (Cndhci). Une structure, à la tête de laquelle, il ne s'est pas privé de nommer Victorine Wodié, ex-ministre des Droits de l'homme. Qui plus est, l'épouse d'un de ses opposants, le Pr Francis Wodié. Qui, cela n'est un secret pour personne, ne le ménage pas dans ses nombreuses sorties. Confier la présidence de la commission des droits de l'homme en période de guerre à son adversaire politique, n'est-il pas la meilleure manière de garantir l'autonomie de cette commission. Qu'on ne se le cache pas, Victorine Wodié est bel et bien membre du Pit. A cela, il faut ajouter les nombreuses lois pour lutter contre le tribalisme, le racisme et la xénophobie. A moins de faire preuve d'une cécité politique, on peut affirmer qu'avec l'actuel Chef de l'Etat, les libertés individuelles, les droits de l'homme ont fait un pas de géant. Pour l'enracinement de la démocratie ivoirienne.

Frank Toti

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023