vendredi 18 décembre 2009 par Autre presse

MinutePolitique.net - De passage pour Boundiali, il était en escale forcée à Yamoussoukro à cause d'une panne mécanique. ZEMOGO Fofana, président de l'Alliance nouvelle pour la Côte d'Ivoire (ANCI), dans cet entretien inopiné, met un terme à la rumeur persistante de son intension de rapprocher son parti du Rassemblement des républicains (RDR) d'Alassane Dramane Ouattara et donne son avis sur quelques problèmes de sortie de crise.

Monsieur le président, comment se porte l'ANCI aujourd'hui ?

Le parti se porte bien. Nous menons nos activités normalement, et bien entendu, depuis plusieurs années, la Côte d'Ivoire est dans la fièvre électorale. Nous nous engageons, nous avons pris la décision de nous engager sur le terrain.

Qu'en est-il de la crise à l'ANCI ?

C'est vous qui parlez de crise, sinon il n'y a pas de crise à l'ANCI. Il paraît que des personnes ont choisi de soutenir un candidat. C'est leur droit le plus absolu. Et puis le fait de choisir un candidat ne peut pas envoyer une crise dans un parti d'autant plus que l'ANCI n'a pas encore choisi son candidat. Donc, je disais que pour moi, il n'y a pas de crise. Il y a des gens qui ont choisi, c'est leur droit. L'ANCI, en ce qui nous concerne, n'a aucune raison d'être pressée du choix de son candidat parce qu'on ne sait même pas à quelle date les élections vont se tenir. Soutenir un candidat, ça veut dire on va voter pour lui. Mais on vote quand ? Qui peut me dire la date des élections ? Pourquoi il y aurait une urgence au point d'en faire une crise ? Donc nous ne connaissons pas de crise à l'ANCI et nous n'en voyons aucune motivation.

Monsieur le président, on vous accuse d'avoir pris de l'argent avec ADO. Qu'en est-il ?

Ecoutez, tout ceci a été réglé au niveau du Secrétariat général. Jean Jacques Béchio, Secrétaire général du parti a convoqué tous les délégués et naturellement tout le Secrétariat général y compris ceux qui portent ce genre d'accusations idiotes d'argent pris avec Alassane pour voter pour lui, afin de plancher sur la question.

Donc , ça été réglé au niveau du parti et je ne veux pas m'éterniser sur ce problème à moins qu'il y en ait un autre mais je pense qu'il n'y en aura pas. J'estime par ailleurs que si quelqu?un décide de voter pour Gbagbo, c'est son droit et si un autre décide de voter pour M. Alassane, c'est aussi son droit. Quand j'aurai choisi mon candidat, je le dirai. Maintenant, comme ils soupçonnent ; vous savez les rumeurs en Côte d'Ivoire vont vite et c'est parfois regrettable et on a l'impression que c'est du vrai. Mais retenez qu'il n'y a plus rien du tout parce que moi, j'étais au Nord quand tout ceci s'est passé et quand je suis rentré, nous avons tenu toutes les réunions au Secrétariat général. Aucun dissident n'a levé le doigt pour décrier notre façon de voir les choses.

L'on a justifié la crise ivoirienne notamment par une crise identitaire. Que pensez-vous aujourd'hui de la situation des omis sur la liste électorale provisoire ?

C'est vrai, il y a une crise identitaire parce qu'aujourd'hui encore, il y a des gens qui ont des problèmes et on s'en préoccupe pas trop, et tout ça, on laisse. Nous pensons qu'on doit trouver des solutions. On doit songer à régler tous ces problèmes car dans ce pays là, ce n'est pas comme ça qu'on va ramener la paix. Et l'autre point, c'est qu'on n'a pas réconcilié les Ivoiriens et on veut aller aux élections. Nous demandons qu'on réfléchisse sur ces questions. Les grands chefs qui s'occupent des élections doivent s'atteler à régler tous ces problèmes. Peut-on aller aux élections dans l'insécurité ? On ne peut pas aller aux élections dans ces conditions même si on laisse 1 ou 2 millions de personnes qui ont des difficultés à prouver leur nationalité. En somme, on doit regarder toutes ces choses là.

A l'ANCI, quels sont les critères du choix du futur allié politique?

C'est un secret de l'ANCI. Permettez que nous ne dévoilions pas ceci ici. Nous ne pouvons pas dévoiler le nom de notre allié non plus.

Vos prétentions politiques monsieur le président de l'ANCI?

Nous voulons avoir le maximum d'élus possible et cela est tout à fait légitime. Mais nous allons chercher l'allié qui va nous permettre d'avoir le maximum d'élus. On n'est donc pas pressé de décider du choix de notre allié.

Interview réalisée par Minute Politique
De notre correspondant

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