jeudi 17 décembre 2009 par Nord-Sud

Lors de la conférence de presse qu'il a animée, lundi, pour clore sa tournée dans les régions du Denguélé et du Bafing, le président du Rassemblement des républicains, Alassane Ouattara a dressé le bilan de cette visite politique et familiale.


Le sens de cette tournée

La visite dans le Denguélé et le Bafing est sans doute la moins difficile au plan des contacts puisque pour moi, elle était certes politique comme les autres tournées mais elle avait aussi un caractère familial parce que mes grands-parents maternels sont de Gbéléban. La tournée donc avait aussi un caractère familial. Les messages que j'ai délivrés sont des messages de rassemblement, des messages de paix et de réconciliation. Ce sont des régions qui ont été très marquées par les questions d'exclusion. Il fallait donc les rassurer et leur dire que c'est maintenant un chapitre qui est derrière nous. J'ai senti beaucoup d'enthousiasme, beaucoup d'émotion et d'attachement. Je n'ai pas de doute que ce sont des régions où je ferai un score important et je m'en réjouis.

Le sens des messages délivrés

Je souhaite que cette tournée soit perçue comme une tournée faisant partie de mon désir et de mon envie de réunir notre pays pour démontrer qu'il n'y a plus deux Côte d'Ivoire mais une seule et qu'elle est vraiment réunifiée. La deuxième chose, c'est que les esprits et les c?urs se sont apaisés et que nous rentrons dans une phase de réconciliation vraie. C'est pour cela que j'ai indiqué que la validation de ma candidature à l'élection présidentielle par le Conseil constitutionnel est une première victoire et c'est vrai parce que l'exclusion d'un ancien Premier ministre et d'un ancien président de la République est quelque chose d'aberrant que le monde entier, notamment nos compatriotes n'ont pas compris, surtout ceux qui sont mes parents.

La chasse aux militants de l'opposition

Je trouve cela inacceptable. Nous allons saisir le représentant spécial du secrétaire général de l'Onu parce que les Forces de l'ordre n'ont rien à voir avec le processus électoral. Si un citoyen considère que quelqu'un est sur la liste alors qu'elle n'a pas la qualité pour y être, il y a des procédures pour saisir la Commission électorale indépendante et les tribunaux. Les Forces de l'ordre doivent rester impartiales, il faut qu'elles soient républicaines. Si le Centre de commandement intégré a été crée, c'est pour dire que de part et d'autre, les Forces doivent être éloignées du processus car nous voulons des élections transparentes dont les résultats seront acceptés par tous les acteurs. Il faut donc qu'il n'y ait aucune interférence des forces militaires et des forces de sécurité dans ce processus.


La résurgence des débats sur sa nationalité

C'est peut-être la nostalgie d'un débat qui, en son temps, avait pu émouvoir nos compatriotes mais il clair que c'est de l'intoxication. Moi, je me préoccupe des vrais problèmes de mes compatriotes. C'est pour cela que je fais ces tournées, pour leur expliquer les solutions que j'apporterai pour résoudre leurs problèmes. Certains n'ayant pas de programmes, n'ayant pas de bilan, pensent qu'ils peuvent tromper les Ivoiriens en revenant sur de faux débats qui ont divisés la Côte d'Ivoire. Les Ivoiriens connaissent maintenant la vérité.


Les médias d'Etat et la liberté d'expression

En ce qui concerne les médias, il y a une floraison de radios qui se développent dans les zones Centre, Nord et Ouest. Ce que je suggère, c'est qu'il y ait la libéralisation sur l'ensemble du territoire national. C'est cela la liberté d'expression. Il faut donner des licences à ceux qui veulent créer des radios dans la zone gouvernementale. Concernant la question des média d'Etat, nous l'avons abordée lors du dernier Cpc (réunion du Cadre permanent de concertation, Ndlr) comme nous l'avons fait à chaque Cpc. Nous avons eu de très longues discussions, parfois houleuses. On nous a dit que maintenant que la liste électorale provisoire est publiée, il est prévu, conformément à la loi, l'équité de traitement des candidats. Nous avons demandé que les organes de régulation fassent leur travail, y compris le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies puisque l'équité des médias fait partie des critères importants de certification des élections. Nous aviserons donc et s'il y a dérapage, nous demanderons des sanctions. S'agissant de la fermeture de TV Notre patrie , je pense que le Cnca (Conseil national de la communication audiovisuelle, Ndlr) fait son travail. Il lui appartient donc de s'assurer que ses décisions sont respectées.


La date des élections

Quand la Commission électorale indépendante (Cei, Ndlr) a des séances de travail avec le gouvernement et qu'au bout, le chef de l'Etat signe un décret, nous ne pouvons que considérer que cela a été un travail sérieux. A Ouagadougou, le président de la Cei nous a expliqué les raisons du retard. Il a notamment évoqué les problèmes de grèves pour arriérés de salaire, les problèmes de matériels, les problèmes d'électricité, etc. Cette fois-ci, nous leur avons demandé de nous dire comment ils comptaient régler les problèmes qu'ils avaient connus par le passé. En tout état de cause, nous avons décidé que la question du contentieux, avec au préalable les clarifications et les corrections ne dépasse trente-huit jours. Et puisque le contentieux a commencé autours du 27 novembre, ceci nous amènera sans doute vers le 10 janvier 2010. Donc à cette période, c'est-à-dire autours de la première semaine de janvier, on devrait en terminer avec le contentieux et avec la publication de la liste définitive. Pour le reste, la Sagem nous a rassuré que les 6.300.000 cartes ont déjà été fabriquées. Il devrait, dans ces conditions, retirer les cartes des personnes qui n'auront pas été retenues. En sommes, nous savons comment les choses se sont déroulées dans le passé et maintenant nous savons comment elles doivent se passer. Et puisque cela va se faire, la campagne électorale pourra commencer à la mi-février ou s'il y a un léger retard, à la troisième semaine pour nous amener à des élections en fin février ou en début mars. Il y a donc des choses dans le chronogramme qui nous confortent et qui nous font dire que cette fois-ci, nous pouvons respecter le délai. Mais en tout cas, nous n'accepterons pas de nouveau report. Nous l'avons dit clairement à Ouagadougou au facilitateur et aux signataires. Pour le président Bédié et moi plus de report quel que soit le motif. ()


La percée du Fpi au Nord
Je n'ai pas senti la présence du Fpi dans le Bafing et encore moins dans le Denguélé.

Propos recueillis par Marc Dossa, Envoyé special

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