mercredi 16 décembre 2009 par Le Mandat

La Côte d'Ivoire est souveraine parce que chaque ivoirien détient une part de souveraineté. Ce sont les parts de chaque ivoirien mises ensemble qui constituent la souveraineté nationale. Et c'est chaque part de souveraineté de chaque ivoirien qu'il délègue à des ivoiriens pour agir au nom de tous à travers des élections aux différents niveaux de gestion de l'Etat. C'est le cas du président de la république, des députés, des conseillers généraux, des maires etc Mais malheureusement nous constatons avec beaucoup de choc qu'une fois installés à leurs postes, ces citoyens se mettent systématiquement dans la position du plus fort et cherchent à écraser le peuple. Ils insultent et chosifient à la limite le peuple souverain de Côte d'Ivoire. Le cas le plus flagrant reste celui du président Laurent Gbagbo. Devenu le puissant chef de l'Etat de Côte d'Ivoire grâce au sacrifice de leur propre vie des ivoiriens, Laurent Gbagbo a choisi de ne pas avoir de la considération pour ces derniers. Non content et nullement gêné par des nombreuses chimères servies aux populations pendant les campagnes antérieures, Laurent Gbagbo pousse l'outrecuidance d'insulter ce peuple. Le bon sens aurait voulu que quand vous promettez à quelqu'un et que vous n'êtes plus en mesure de tenir vos promesses, alors pour la considération que vous manifestez à cette personne, vous lui présentiez toutes vos excuses. En ce qui concerne le fils de Mama, qu'il ait tenu ou pas ses promesses faites aux ivoiriens, cela ne lui fait apparemment ni chaud ni froid. Une manière de dire qu'il est plus puissant que le peuple. Dernièrement, alors que les ivoiriens continuent de ployer sous les difficultés nées de la crise dans laquelle rien ne nous dit que le chef de l'Etat est innocent, attendaient la porte de sortie à travers les élections, celui-ci se plaît à empêcher le processus. C'est moi qui tiens le stylo et qui signe les décrets. Je ne suis pas encore fatigué a dit le chef de l'Etat. Devant ce manque de respect du peuple on se demande bien s'il y a pires injures que ça. Gbagbo croit parler à ses adversaires politiques. Que non ! Il parle aux ivoiriens. Car, en vérité, ce n'est ni Bédié ni Ado, encore moins Wodié ou Yao Konan Siméon qui veulent les élections. Ce sont les ivoiriens dans leur ensemble, dans leurs diversités idéologiques, religieuses, sociales qui réclament des élections pour exprimer leur souveraineté. C'est à ces ivoiriens que Gbagbo a répondu. Aujourd'hui il dit que l'Etat n'a plus d'argent à donner à la CEI pour organiser les élections. Alors que hier, lors que la proposition avait été faite que l'ONU organise les élections en Côte d'Ivoire, Gbagbo avait refusé sous prétexte que la Côte d'Ivoire était un pays souverain et capable d'organiser ses propres élections. Curieusement, pendant qu'on dit aux ivoiriens que l'Etat n'a plus d'argent pour organiser les élections, Gbagbo multiplie les visites d'Etat qui coûtent au bas mot 5 000 000 000 de nos francs. Quand on sait qu'il en a déjà effectué une dizaine, le calcul très simple donne 50 000 000 000 Fcfa engloutis dans les visites d'Etat. Ses 100 conseillers sont payés au bas mot à 2 500 000 Fcfa chacun par mois. Ce qui donne mathématiquement 250 000 000 Fcfa par mois. Dans l'année la masse salariale de ses conseillers donne 3 000 000 000 Fcfa. Finalement les gens se partagent l'argent du contribuable mais on ne veut faire aucun sacrifice pour que les élections aient lieu. Récemment, face à la grève des greffiers, Gbagbo a crié son ras-le-bol et a pris des mesures draconiennes. La suspension de leur salaire, l'annulation de leur statut spécial et le recrutement des greffiers ad hoc ont été décidés. Après avoir menti à la Côte d'Ivoire et au reste du monde qu'il est l'enfant des élections alors qu'en réalité il est l'enfant des grèves, Laurent Gbagbo se découvre une phobie de celles-ci. Il aurait changé sa manière de parler aux ivoiriens et de gérer le pays si seulement le chef de l'Etat avait de la considération pour les ivoiriens en tant que propriétaires du pouvoir qu'il exerce. Même si l'époux de Simone Ehivet est incapable de tenir ses promesses, c'est peut-être sa manière de faire les choses, mais qu'il fasse l'effort d'avoir un minimum de respect pour ce peuple éburnéen.

Rodolphe Flaha

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