mardi 15 décembre 2009 par Notre Voie

Les greffiers ont décidé, hier, de poursuivre leur grève, au terme d'une assemblée générale extraordinaire tumultueuse qui s'est déroulée au palais de justice du Plateau. En effet, c'est après 4 heures (10H à 14H) de débats que les greffiers divisés au départ sur la conduite à tenir, se sont mis d'accord pour maintenir leur mot d'ordre. Les débats ont longtemps achoppé sur la question de la crise de confiance qui s'est installée entre le directoire des syndicats présidé par Me Dakoury Roger et la base regroupée au sein du mouvement pour la libération des greffiers de Côte d'Ivoire présidé par Me Tah Kolaté. Les derniers ont longtemps soupçonné les premiers de vouloir vendre la lutte en acceptant selon eux, la suspension du mot d'ordre de grève. Vendredi, nous avons eu une assemblée générale extraordinaire où nos délégués nous ont proposé de suspendre notre mot d'ordre de grève. Mais nous les avons mis en minorité au vote. Alors que nous avons prévu de nous revoir demain (aujourd'hui, ndlr), ils nous ont convoqué aujourd'hui (hier, ndlr) sous la pression du président de la République pour obtenir de nous la suspension de notre mot d'ordre de grève, a expliqué à la presse Me Fofana Brahima, porte-parole du mouvement. Devant ses camarades dans une des salles d'audience du palais, il proclame la destitution de Me Dakoury et des autres leaders syndicaux en leur qualité d'interlocuteurs des greffiers devant des autorités et se retire de la salle avec une bonne partie des greffiers. Me Dakoury appelle alors à l'union et dénonce cette tentative de fragilisation du mouvement de grève des greffiers. Ce qui ce passe n'est pas la solution. C'est une façon de semer les germes de la division. Cette attitude nous dessert, a-t-il averti. C'est un coup d'Etat, dénonce un autre greffier dans la salle en ébullition. C'est finalement Me Vassiafa, greffier à la Cour d'appel et membre du comité des sages des syndicats de greffiers qui réussira à ramener les déserteurs dans la salle. Une fois le calme et l'union retrouvé, Dakoury, Ali Kamagaté et les autres leaders syndicaux font la genèse des discussions avec les autorités et le chef de l'Etat. Ils mettent dans la balance les sanctions qui guettent les grévistes au cas où ils refuseraient la suspension de la grève. Mais, cela n' ébranle pas la détermination de la base qui exige la signature du projet de décret consensuel. En fait, le bras de fer entre les greffiers et le gouvernement résulte du fait que le gouvernement (ministre de la Justice, ministre de la Fonction publique, ministre de l'Economie et des Finances) leur propose un projet de décret à signer par le chef de l'Etat qui est selon les greffiers différent dans ses annexes de celui qu'ils avaient obtenu depuis septembre dernier après 17 mois de négociation avec les services techniques des différents ministères impliqués dans le dossier. A les croire, c'est le projet de décret consensuel que les ministres techniques ont approuvé qui devait être signé par le chef de l'Etat. Alors que nous attendions la signature de ce décret consensuel qui nous met au même niveau que tous les administrateurs civils c'est-à-dire la possibilité d'évoluer jusqu'au grade de 3450 au moment de la retraite, le gouvernement nous propose un autre décret avec la possibilité d'évoluer jusqu'au grade 2580 au moment de la retraite. Nous ne nous reconnaissons pas dans ce décret, explique un gréviste. Les grévistes se disent prêts à subir toute sorte de sanction jusqu'à la signature de leur décret consensuel. Coulibaly Zié Oumar

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