mardi 15 décembre 2009 par Notre Voie

Les commissaires et présidents des Commissions électorales indépendantes (CEI) sont en grève depuis le vendredi 11 décembre. Ils revendiquent, six (6) mois d'arriérés de primes. La CEI ayant cessé de donner les primes depuis juin 2009. Ils estiment que c'est de façon récurrente que la CEI ne paie pas leur dû. Cette fois, avec les dépenses liées aux fêtes de fin d'année, ils disent ne plus supporter le sort qu'elle leur fait subir. Cela fait six mois que nous ne percevons pas nos primes qui s'élèvent à 50 000 FCFA. Nous voulons que la CEI nous paie. Si ce n'est pas le cas, nous continuons le mouvement jusquà la satisfaction totale de nos revendications, a averti Hubert Nioulé rencontré au siège de la CEI de Cocody Angré 8ème tranche. Un autre, qui a requis l'anonymat estime que la CEI a décidé de les affamer. Parce que, estime-t-il, non seulement les perdiems sont dérisoires mais en plus ils ne sont pas réguliers. Et pourtant, nous travaillons sans interruption de 8h à 19h ou 20h. Pour manger, nous avons des difficultés. Certains de nos camarades habitent loin de leur lieu de travail. Il faut de l'argent pour payer le déplacement, se plaint Mme A.B. Les grévistes qui soutiennent que tous les centres CEI d'Abidjan et de quelques villes de l'intérieur suivent le mouvement, sont convaincus que le PNUD a dégagé les moyens. Mais ils n'ont jamais vu cet argent.

Joint hier par téléphone, Bamba Yacouba, secrétaire permanent adjoint de la CEI a minimisé l'ampleur de la grève. Pour lui ce sont quelques centres d'Abidjan dont Cocody 1 et Cocody 2 qui observent le mouvement de grève. Il a révélé que le PNUD va payer les tout prochains jours 711 millions de nos francs aux 9000 commissaires sur toute l'étendue du territoire national. Le paiement va se faire dans les jours suivants. Le PNUD va payer dans une session. Nous paierons une autre session quand l'Etat aura alimenté la CEI, a indiqué Bamba Yacouba. Qui estime que ce sont quatre sessions qui étaient dues. Mais deux ont été déjà payées. Le secrétaire permanent adjoint a fait observer que les primes varient de 50 000 à 150 000 FCFA selon la qualité des commissaires.

Une autre source proche de la CEI a expliqué que les commissaires et les présidents ne sont pas liés à l'Etat par un contrat de travail. C'est pourquoi, a-t-elle soutenu, le parti politique qui a mandaté un commissaire peut à tout moment le retirer et le faire remplacer par une autre personne. Selon cette source, l'Etat de Côte d'Ivoire a prévu de donner une prime qui ne tient pas compte des reports des élections. De sorte que quand la CEI prévoit, par exemple, de faire le recensement en 45 jours et que finalement il dure 9 mois, il faut faire plusieurs gymnastiques pour les satisfaire. De plus, révèle encore la source, ce sont les sessions qui sont payées. Chaque fois qu'ils doivent faire une activité, le président (de la CEI, ndlr) prend un arrêté qui ouvre la session, précise l'activité et sa nature. L'argent est décaissé à la vue des rapports d'activités, a ajouté notre informateur. Sur la question dupaiement, il rejoint M. Bamba pour dire que le PNUD a promis de payer directement les agents. Le retard est lié au processus de décaissement qui est long. Le PNUD ira payer directement dans les 415 centre, a conclu notre source.

Dans tous les cas, les périodes d'exécution des tâches décidées par le dernier CPC et pour lesquelles le président de la CEI, Robert Beugré Mambé, estime qu'il n'y aura pas de prolongation risquent de connaître des pertubations. Au regard des nombreux cas litigieux à traiter afin d'avoir une liste électorale propre pour des élections sans contestation. A Cocody Angré, par exemple, les commissaires trouvés sur place ont estimé à 8 569 les cas litigieux. A l'exception des corrections à faire sur les noms et la longue liste des rejets. A la date d'aujourd'hui, si les Ivoiriens veulent suivre Robert Mambé dans ses déclarations, l'opération du contentieux sur la liste électorale provisoire prendra fin le 23 décembre 2009, soit dans sept (7) jours. Si l'on ne tient pas compte des huit (8) jours additionnels dont disposent les magistrats pour statuer sur les requêtes. Or, à Cocody Angré, seuls 2 524 cas litigieux ont été traités en 18 jours (avant la grève) sur les 8 569. Excepté les rejets et les corrections des noms. Vivement qu'une solution soit trouvée parce que les tâches qui restent à accomplir avant la tenue de la présidentielle sont encore énormes.

Délon's Zadé delonszade@yahoo.fr

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