vendredi 4 décembre 2009 par Nord-Sud

Les Ivoiriens iront aux urnes "au plus tard" en "fin" février ou "début" mars 2010. C'est la principale conclusion issue de la 6è rencontre du Cadre permanent de concertation (CPC) de l'Accord politique de Ouagadougou qui s'est tenu hier jeudi 3 décembre, à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.

Pour la sixième fois depuis 2005 (date de la fin constitutionnelle du mandat du président Laurent Gbagbo) les Ivoiriens ont une nouvelle date pour élire un nouveau président. Soit fin février, soit début mars 2010. En effet, hier jeudi 3 décembre, les principaux leaders politiques de la Côte d'Ivoire, assistés du président burkinabè Blaise Compaoré, facilitateur du dialogue interivoirien, après avoir écouté les explications de la Commission électorale indépendante (CEI) ont décidé de fixer la prochaine élection présidentielle en "fin" février ou "début" mars 2010. Visiblement personne, vraiment personne, -ni le facilitateur, ni le président Gbagbo, ni la CEI, ni le Premier ministre Guillaume Soro, qui n'est pas candidat, encore moins les opposants-candidats Alassane Dramane Ouattara et Henri Konan Bédié n'auront voulu porter la responsabilité d'un nouvel échec. Et prudemment, les "cinq grands docteurs" et leur assistant- la CEI- qui sont au chevet de la Côte d'Ivoire malade depuis sept ans, n'ont pas trouvé la potion magique, le traitement de choc pour permettre aux Ivoiriens d'aller aux urnes et de voter un nouveau président. En notant dans leur chronogramme que le premier tour de l'élection présidentielle est fixée "fin février-début mars", les participants à la réunion du CPC ont opté pour la prudence, que d'aucuns pourraient appeler une décision de sagesse. Mais, n'est-ce pas là un aveu d'impuissance que de se cacher derrière les "soit" pour une élection aussi capitale que celle d'un chef de l'Etat?

Qu'à cela ne tienne, hier dans le communiqué de presse sanctionnant la fin de leurs travaux, les membres statutaires du CPC incarnés par le président ivoirien Laurent Gbagbo (candidat du FPI), son homologue burkinabè Blaise Compaoré (facilitateur dans la crise ivoirienne), le Premier ministre Guillaume Soro, l'ancien président Henri Konan Bédié (candidat du PDCI/RDA, ancien parti unique), le docteur Alassane Dramane Ouattara, ancien Premier ministre et candidat du Rassemblement des républicains (RDR) ont fixé un chronogramme électoral qui tient en quatre mois. Il débute d'abord en décembre, mois choisi pour finaliser le contentieux de la liste électorale provisoire. Dès janvier 2010, le calendrier prévoit la production et la publication de la liste électorale définitive, des listes d'émargement par bureau de vote ainsi que des cartes d'électeurs et des cartes nationales d'identité; en février commencera la distribution des cartes d'électeurs et des cartes nationales d'identité. Entre temps, les 14 candidats en course pour la présidence se mettront en campagne pour le premier tour du scrutin prévu "fin février-début mars 2010". Mais pour être plus précis, il a été demandé au président de la CEI, Robert Mambé Beugré de proposer au gouvernement, une date, "le plus tôt possible" pour le premier tour de l'élection présidentielle.
"Après les discussions fortes que nous avons eues avec beaucoup de rigueur et de méthode, nous pouvons vous assurer que les élections auront lieu aux dates que nous avons prévues", a déclaré le président Compaoré, comme pour rassurer les uns et les autres qu'on ne fera pas faux bon aux Ivoiriens.

Mais l'ex patron du Fmi (fonds monétaire international) Alassane Ouattara a dit clairement qu'ils étaient "déçus" des multiples reports de scrutin espérant que cette fois-ci serait la bonne.


De notre correspondant permanent à Ouaga, Andy Traoré

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