jeudi 3 décembre 2009 par Notre Voie

Le président Gbagbo a expliqué, hier, à Ouagadougou, combien il était urgent de créer des emplois pour les jeunes. Le premier colloque africain sur le travail décent s'est achevé hier au Centre de conférence international de Ouaga 2000 à Ouagadougou avec l'intervention de Laurent Gbagbo, président de la République de Côte d'Ivoire. Le chef de l'Etat ivoirien a saisi la tribune qui lui était offerte pour exposer sa vision de l'avenir de l'Afrique dans un contexte marqué par une grave crise financière internationale qui s'est muée en crise économique et sociale. Les plus grands défis auxquels nous devons nous attaquer sont irréfutablement la montée du chômage, du sous-emploi et de l'emploi précaire, mais, aussi, de l'absence de protection sociale pour le plus grand nombre, a fait remarquer Laurent Gbagbo. Et, à son avis, le vrai problème de l'Afrique reste le chômage de ce qu'elle a de plus cher, à savoir la jeunesse. Les jeunes représentent 85% des chômeurs et constituent pour nous une grande préoccupation, a fait remarquer le chef de l'Etat ivoirien. Aussi, a-t-il rappelé le contrat qu'il a récemment signé avec la jeunesse à Abidjan par lequel il fait de la jeunesse la priorité de ses priorités. Et, pour bien marquer cet engagement, Laurent Gbagbo a fait une annonce qui a reçu une ovation nourrie de l'assistance. Nous nous proposons de créer un ministère de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l'Emploi, pour marquer clairement notre priorité pour le combat pour l'emploi des jeunes, a annoncé Laurent Gbagbo. Car, pour lui, la jeunesse ne doit plus être seulement institutionnellement associée au sport et aux loisirs, mais à la formation et à l'emploi. Il a réitéré son ambition de créer environ 900.000 emplois d'ici 2014 tant par la relance économique que par le truchement de mesures publiques directes. Cela est d'autant plus important pour lui qu'il est convaincu que c'est par la création d'emplois décents que l'Afrique pourrait combattre efficacement les phénomènes de rébellions armées. Car, selon lui, un jeune qui a un travail et qui a un revenu minimum ne s'engage pas dans une rébellion. Laurent Gbagbo a indiqué que le gouvernement ivoirien a déjà adopté des mesures d'abandon ou d'exonérations fiscales à l'intention des entreprises ébranlées par la crise ou désireuses d'investir dans les zones touchées par la guerre. Au demeurant, le chef de l'Etat ambitionne d'allouer une proportion minimale du budget au financement de l'emploi ; construire des passerelles entre l'école et le monde du travail afin de préparer les jeunes qui arrivent sur le marché du travail à saisir plus aisément les opportunités dans les entreprises. Le chef de l'Etat souhaite également faire en sorte que la Côte d'Ivoire, premier producteur de cacao, arrête d'exporter de la matière brute. Il ambitionne de réaliser une usine de transformation de cacao et de café par région productrice. Cela pourrait créer, selon lui, une deuxième ligne d'emplois. Mais, en attendant, il a rassuré tout le monde, à savoir que l'Etat de Côte d'Ivoire fait ce qu'il peut en dépit du fait qu'il est confronté à une crise armée qui dure depuis septembre 2002. Une crise qui a laissé de profondes marques sur l'économie ivoirienne : la fermeture et la délocalisation des entreprises, la destruction de plus de 50.000 emplois en 2005 etc. Malgré ce contexte particulièrement difficile pour notre pays, nous n'avons jamais renoncé à nos ambitions d'améliorer les conditions d'existence de nos masses laborieuses, a indiqué Laurent Gbagbo. A preuve, ce sont 72.500 fonctionnaires qui ont été recrutés dans l'administration publique de 2000 à 2009, selon le président Gbagbo. Par ailleurs, il a informé les participants au colloque de ce que, le 1er mai, un protocole d'accord a été signé entre le gouvernement et les partenaires sociaux pour la stabilité sociale et la productivité des entreprises. En tout état de cause, Laurent Gbagbo s'est réjoui de l'organisation d'un tel colloque qui se penche sur la problématique de l'emploi décent en Afrique. Il s'est surtout félicité de la signature en juin dernier à Genève du Pacte mondial pour l'Emploi qui, à son avis, est le gage d'une volonté politique commune de limiter, par un engagement et une action solidaires, les graves conséquences de la crise actuelle sur l'emploi. Augustin Kouyo envoyé spécial

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