mardi 1 décembre 2009 par Le Nouveau Réveil

La Commission électorale indépendante (Cei), on le sait, a, sur papier, un rôle prépondérant à jouer dans l`organisation de la future et insaisissable élection présidentielle sur laquelle tout le monde s`accorde à dire, qu`elle est la seule voie de sortie crédible de la curieuse crise que traverse le pays, depuis la nuit du 19 septembre 2002. La date de cette élection présidentielle, fixée par cinq fois, a été à chaque fois reportée et la responsabilité de ces reports, toujours imputée à demi mot à la Cei qui ne s'est jamais vraiment défendue, se comportant comme si c`était elle qui avait à charge, tout le processus devant aboutir à la tenue effective de ladite élection. Or, tout le monde connaît le rôle que chacune des structures ou institutions impliquées dans ce processus joue. Que ce soit la Sagem, l`Ins, la primature et la présidence de la République, ou même le facilitateur de l`accord de Ouagadougou, chacun joue un rôle qui n`est pas forcément moins déterminant dans la conduite globale du processus que celui de la Cei. Et pourtant, certaines personnes dans le camp présidentiel n`hésitent pas à porter un doigt accusateur sur cette dernière pour le dernier report de l`élection présidentielle. L`accusant d`avoir mal conduit le processus d`enrôlement. Et là-dessus, force est de reconnaître que la Cei, par son attitude, donne raison à ses accusateurs. Tant elle a un plan de communication qui donne le tournis aux observateurs par sa complexité. Des gens ont accusé le président de la République de bloquer le fonctionnement de la Cei ? Son président Beugré Mambé viendra affirmer haut et fort que jamais le Chef de l`Etat ne s`est immiscé dans " leurs affaires intérieures " et qu`il les a toujours laissé travailler en toute indépendance. La présidence de la République sèvre la Cei de financement ? Monsieur Beugré Mambé répondra, la main sur le c?ur, qu`ils ont toujours eu ce dont ils ont besoin pour travailler en toute sérénité et cela, dans le temps ! Or, tout le monde sait que cela n`a pas toujours été le cas et que si le processus d`enrôlement a pris plus de temps que prévu, c`est bien pour des raisons de financement. On se souvient des nombreuses grèves des agents enrôleurs qui ne percevaient pas leurs salaires; ce qui avait amené la Cei à publier un communiqué pour ni plus ni moins, dénoncer les retards de décaissement concernant la mise à sa disposition d`une somme de près de six milliards que le gouvernement libérait à doses homéopathiques. Au jour d`aujourd`hui, des sources crédibles affirment que cette somme n`a pas encore été entièrement décaissée. Mais à la Cei, on fait comme si c`était fait et que tout baignait dans l`huile. On fait également comme si c`est elle qui fixe la date de l`élection et qu`elle est au début et à la fin du processus de fixation de cette date. Alors qu`il n`en est absolument rien. Pourquoi est-ce qu`elle ne le dit pas ? Nul ne le sait ! La Cei ne fait que proposer une date. Que cette date soit choisie ou pas, son rôle s`arrête là. Car, c`est en dernier ressort, le président de la République qui, au gré de ses intérêts, l`accepte ou la rejette. " On me propose une date, si je suis d`accord, je signe. Si je ne suis pas d`accord, je ne signe pas ". A-t-il tonné la dernière fois devant les parents de son ami Yao N`dré Paul. D`où vient-il donc, quand le président dit cela, qu`à la Cei, on fasse le gros dos en faisant comme si on décidait de tout ? Pourquoi les responsables de la Cei ne disent-ils pas la vérité aux Ivoiriens sur ce qui se passe réellement ? Qui bloque l`avancée du processus devant permettre l`organisation de l`élection ? Qui fixe la date de l`élection présidentielle ? La Cei doit avoir le courage de répondre à ces questions. Aujourd`hui, c`est Blé Goudé qui menace en faisant croire que c`est la Cei qui prolonge indéfiniment la souffrance des Ivoiriens. : " Nous exigeons que la Cei décide très rapidement d`une nouvelle date de la présidentielle. Une date qui ne doit pas excéder trois mois. Nous n`accepterons plus une date qui va aller au-delà de cette période. Nous ne voulons plus que la souffrance des Ivoiriens se prolonge le président Laurent Gbagbo veut aller vite aux élections " A-t-il affirmé dans les colonnes du quotidien gouvernemental. Si ce n`est pas malheureux ! Si ce n`est pas proprement comique ! Quand on sait que c`est d`abord la première dame qui, avant tout le monde, sans être membre de la Cei, a déclaré que la date du 29 novembre ne serait pas tenue avant que son époux le président ne la rejoigne pour dire : " S`il n`y a pas d`élection le 29 novembre, ça fait quoi ? ". En effet, le 29 novembre, c`était avant-hier. Il n`y a pas eu d`élection et il n`y a rien eu. Cela fait trois fois que le président annonce avant la Cei, le report de l`élection présidentielle. Mais à la Cei, on continue de faire comme si c`était normal que celui ou ceux qui n`ont pas décidé de la date de l`élection, annoncent son report. C`est peut-être pour nous faire comprendre qu`en réalité, on ne décide de rien là-bas. A la Cei. Et là, on dit : bravo messieurs !

ASSALE TIEMOKO

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