mardi 1 décembre 2009 par Le Nouveau Réveil

Face à ceux qui ont soif de sang pour s'abreuver, il ne faut pas tomber dans la provocation". La sentence est signée Alphonse Djédjé Mady, le secrétaire général du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci, parti houphouëtiste d'opposition). Ces propos ont été rapportés dans Le Nouveau Réveil du mercredi 18 novembre dernier. Alphonse Djédjé Mady est aussi président du directoire du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (coalition de quatre partis d'opposition représentés dans les institutions de la République). Il a pris soin de n'indiquer personne comme étant la sangsue dont il parlait. Il ne demeure pas moins que personne ne peut se tromper sur ses allusions. De fait, la problématique qui se pose à l'opposition ivoirienne, houphouëtiste ou non est ceci : faut-il faire de l'opposition active et tous azimuts ou accompagner le camp présidentiel dans un processus de sortie de crise qui avance à pas de caméléon ?
La réponse à la problématique est contenue dans la phrase sentencieuse du secrétaire général du Pdci, citée plus haut, à savoir le refus de l'opposition radicale (ou active) et l'adoption voilée de l'opposition de participation (ou d'accompagnement). Cette attitude ambiguë semble ne pas satisfaire certains responsables de l'opposition politique, si on s'en tient à la sortie récente de Jean Blé Guirao, ex-président de la Jeunesse de l'Union pour la démocratie et la paix (JUdpci) et actuel secrétaire général adjoint de l'Udpci. Celui-ci a appelé vendredi dans l'hebdomadaire Le Repère, à la démission du Cadre permanent de concertation (Cpc, organe mis en place à l'issue du " dialogue direct " de Ouagadougou), de Henri Konan Bédié (Pdci) et de Alassane Dramane Ouattara (Rassemblement des républicains-Rdr). Une façon prudente pour lui de dénoncer l'opposition d'accompagnement et des salons feutrés du Rhdp. Près de cinq ans (18 mai 2005) après l'euphorie qui s'est emparée des militants du Rhdp née de la signature de la plate-forme des Houphouëtistes à Paris, dans le 8è arrondissement, la sortie de Jean Blé Guirao traduite en acte (il a créé un mouvement politique dit de pression) est la preuve que quelque chose ne va pas dans la grande famille de l'opposition, le Parti ivoirien des travailleurs (Pit, non membre du Rhdp) y compris. Et cela ressemble fort bien au désespoir après l'euphorie.
André Silver Konan
kandresilver@yahoo.fr

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