samedi 28 novembre 2009 par Notre Voie

La grande mosquée de la ville de Korhogo a été transformée hier en ring par le ministre Amadou Gon qui s'en est pris violemment au docteur Coulibaly Malick. Le ministre Amadou Gon, directeur de campagne d'Alassane Ouattara, n'a pas du tout apprécié l'accueil triomphal qui a été réservé avant-hier jeudi 26 novembre au docteur Coulibaly Malick, directeur de campagne national du président Laurent Gbagbo par les populations de Korhogo. Aussi avait-il décidé de lui infliger une correction à la hauteur de l'affront qui lui a été fait. Et donc, selon des informations dignes de foi, le ministre d'Etat, ministre de l'agriculture comme son camarade de parti Amadou Soumahoro de Séguéla a, au cours d'une réunion tenue la veille, préparé des loubards, tous ex-combattants de l'ex-rébellion, pour empêcher le docteur Coulibaly Issa Malick à prendre la parole à la fin de la grande prière à la mosquée et même d'organiser les manifestations qu'il a prévues. A savoir, les danses folkloriques qui étaient prévues sur la place publique, propriété des Gon, et le grand meeting d'aujourd'hui samedi prévu au stade de la ville. En effet, il est de coutume qu'à la fin de la grande prière du ramadan, des cadres et mêmes des responsables politiques, qui le désirent, prennent la parole pour émettre des v?ux et faire des dons à la communauté musulmane. Ainsi donc, le directeur de campagne du président Gbagbo, ne se doutant de rien, part à la mosquée en compagnie de son oncle, le ministre Coulibaly Lanciné Gon. A la fin du prêche du l'imam principal, le chef canton, lui-même fils du patriarche Gon prend la parole pour dire ses souhaits. A sa suite, le ministre d'Etat Amadou Gon, par ailleurs maire de la ville prend la parole et dit lui aussi ses v?ux. Il demande notamment à Dieu de faire en sorte que la sortie de crise soit une réussite et que les élections se passent dans un climat appaisé. Le directeur de campagne de Ouattara est relayé au micro par le préfet de région Auguste Tahan. Celui-ci demande aux musulmans de continuer de prier pour que la Côte d'ivoire retrouve totalement la paix. Il demande à introduire le docteur Coulibaly Malick qui était porteur d'un message du chef de l'Etat. C'est alors que le ministre Amadou Gon bondit sur le micro et le doigt fixé sur Malick, il dit en s'adressant au préfet: c'est vous qui êtes le représentant du chef de l'Etat ici, ce monsieur n'a pas droit à la parole ici. Tout le monde dehors, et il embarque aussitôt dans sa voiture. Il n'en fallait pas plus pour que ses loubards qui n'attendaient que son signal entre en jeu. Excités comme des poux, ils crient à tue- tête Il ne parlera pas ici ; il ne parlera pas ici . C'est alors que se dressent en face d'eux d'autres jeunes qui en ont marre des agissements du directeur de campagne de Ouattara : Il parlera ici; il parlera ici , répliquent-ils. Ce fut alors le cafouillage total dans la mosquée qui se vide. Après avoir calmé les siens, le directeur de campagne du président Gbagbo se retire avec le préfet et lui confie les dons du président de la République. Il s'agit d'un million pour l'Imam principal et ses collaborateurs et 50 mille francs pour chaque Imam des 23 mosquées que compte la ville de Korhogo. Soit la somme de 1.150.000 FCFA. Au total, les dons du chef de l'Etat s'élèvent à 2.150.000 FCFA. Quelques instants après, le même Amadou Gon ordonne de faire enlever les bâches installées par Malick sur la place où des groupes de danses traditionnelles devaient se produire. Et il installe au même endroit ses bâches pour une manifestation qu'il a improvisée. B. S.

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