mercredi 25 novembre 2009 par Nord-Sud

Notre entretien avec M. Koné Dossongui, président du groupe Atlantique, démarre sur des chapeaux de roues. Il est pressé. Il a un avion à prendre cette nuit même. Il nous reçoit par amitié et par courtoisie. En cette fin d'après-midi, au sommet de la tour Maci, au Plateau, il jongle avec ses téléphones. Et engage poliment la conversation avec nous. C'est un homme habillé sobrement d'un abacost gris-cendre qui nous reçoit. Et qui fait ses précisions : il ne s'agit pas d'une interview formelle, mais d'une discussion avec un cadet. Ensuite, il ne s'agira nullement de répondre à un article de presse qui l'a abondamment invectivé suite à sa décision de rallier la coalition pour la réélection de Laurent Gbagbo. Il commence par évoquer ses souvenirs avec un de ses amis, patron de presse décédé : Koné Yoro. Voici les gens qu'il fallait décorer. Il s'est engagé corps et âme pour la défense du nord, du Rdr, mais il est mort sans aucune aide, ni assistance de ceux pour qui il a sacrifié sa santé et sa vie. Des souvenirs amers. Puis il parle de Guillaume Soro.
Je connais bien le Premier ministre Guillaume Soro. Son père et moi, nous sommes des amis d'école. Avant l'indépendance, nous étions dans la même école à Ferké. Nous étions dans la même classe avec Zanga Ouattara, entre autres. Quand j'étais à l'Enseignement technique, Soro venait souvent à la maison, donc tous mes enfants le connaissent très bien. Il les connaît tous également. Je considère donc que nous sommes de la même famille.
Puis il parle du parcours politique de son fils et de la cohabitation au sommet de l'exécutif entre son fils et le chef de l'Etat. Il parle sans fard. Je me dis qu'aujourd'hui, les gens mettent Gabgbo et Soro dans le même panier. Si on en veut à l'un, c'est qu'en réalité, on en veut à l'autre. Et avant de poursuivre mon propos, je dois dire que j'ai suivi les déclarations de Bédié. Il a mieux réagi à ma décision de soutenir Gbagbo que les gens du Rdr parce que quand il est allé chez moi à Kouto, il a bien parlé de moi. Il a dit que les hommes d'affaires ont leur comportement et tout ça, et qu'ils ne sont pas très politiques. Mais n'empêche, quand il était à Abengourou dans le cadre d'une tournée, il a déclaré qu'il traduira Gbagbo et le Fpi devant le TPI. Si tu traduis en justice l'un des protagonistes de la crise, cela veut dire que tu vas aussi traduire l'autre devant les juridictions. Il faut donc savoir quel combat mener : réconcilier le pays après la guerre ou faire des règlements de compte.
Dans l'entretien qu'il nous accorde, il répond simplement à nos questions, sans rechercher la polémique ou la provocation. Il parle peu, à voix lente, répond au téléphone sans jamais perdre le fil de la conversation. Et n'oublie jamais d'insister sur ce qui a motivé sa décision de soutenir Gbagbo : la recherche du mieux-être des populations du nord.

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