mardi 24 novembre 2009 par Le Temps

Portails hermétiquement fermés pour les uns, cours désertes pour les autres. C'est le triste constat qu'il a été donné de voir çà et là, dans la plupart des établissements de l'enseignement primaire, secondaire et supérieur public, à travers la ville d'Abidjan. Et dans plusieurs localités de l'intérieur du pays. Au collège moderne de Cocody, les portails hermétiquement clos vous signalent systématiquement qu'il n'y a pas cours au sein de l'établissement depuis quelque temps. Juste à deux pas de là, au lycée Sainte- Marie de Cocody, ce sont les visages défaits d'élèves assis aux abords de l'école qui vous accueillent. Comme pour exprimer leur désarroi face à ce long arrêt de cours qui pourrait nuit gravement à leur rendement de fin d'année. Normal, pour des pensionnaires d'un lycée d'excellence. Qui continuent de garder l'espoir d'une reprise imminente des cours. " Tout ce que nous demandons, c'est d'aller à l'école. Nous avons des examens en fin d'année pour certaines ", clame une élève, plongée malgré tout dans ses bouquins. La situation n'est pas meilleure au Lycée classique d'Abidjan. Les portes de l'école, grandement ouvertes, attendent désespérément élèves et professeurs pour poursuivre l'entame de l'année scolaire 2009-2010. Cap est donc mis sur le temple du savoir, l'université de Cocody. Le calme plat, tel dans un cimetière, témoigne de ce que les amphis et salles de Td n'ont pas reçu la visite d'étudiants, depuis bientôt un mois. Suite à la grève, entamée depuis le 2 novembre dernier par la Coordination nationale des enseignants du supérieur et des chercheurs (Cnec). Les quelques rares étudiants rencontrés sur le campus disent être venus bosser pour certains. Puisque, comme de coutume, dès la reprise des activités académiques, les examens et compositions se succèdent à n'en point finir. " Comme si ce sont les étudiants qui sont à la base des arrêts de cours de ces professeurs ", a fait savoir un étudiant rencontré à la salle de la bibliothèque de l'Ex-flash. Pour d'autres, c'est le moment idéal pour remplir les formalités d'inscriptions ou pour vaquer à d'autres occupations en attendant que le corps enseignants revienne à de meilleurs sentiments. Selon Seka Louis, étudiant en maîtrise de criminologie, cet arrêt de travail des professeurs est généralement mis à profit pour rendre visite à la famille qu'on n'a pas vu depuis quelques temps. " Ce sont des vacances gracieusement offertes par nos maîtres. Alors, nous les utilisons le mieux possible Cela fait quelques années que nous n'avons pas vraiment eu droit à de véritables vacances ", ironise-t-il. Les enseignants du primaire, comme par effet de mode, n'ont pas voulu être en reste. Et depuis hier lundi 23 novembre, ils se sont invités dans " la danse du pécule ", initiée par leurs collègues de l'enseignement secondaire et technique, ainsi que ceux de l'enseignement supérieur. Les écoles publiques du primaire pour la plupart sont restées closes, depuis lundi 23 novembre et ce, jusqu'au 27 novembre prochain. Les élèves du primaire ont été contraints de retourner à la maison, ayant constaté, l'absence de leurs maîtres à ce premier jour de classe de la semaine. Offrant ainsi, des vacances forcées à des centaines de milliers d'élèves et étudiants. Alors même qu'ils viennent de reprendre le chemin de l'école, il y a à peine quelques semaines. Les revoilà, forcés de garder la maison et prier pour qu'une issue soit trouvée à cette " furie " du corps enseignant. Afin de leur éviter le spectre d'une année invalidée.
Frank Toti

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