mardi 24 novembre 2009 par Le Temps

Une injustice a été réparée", a commenté Alassane Ouattara, la validation de sa candidature à la présidentielle. L`ancien Premier ministre a-t-il été donc frappé par une injustice ? Quelle injustice ? Selon le dictionnaire de l`Encarta, une injustice est un "acte ou un fait ne respectant pas les règles de l`équité". Mais cette déclaration d`Alassane Ouattara, qui a pris soin, entre-temps, d`abandonner un pan de son nom : " Dramane", comme si c`était cela son porte-malheur, contient une forte charge de malhonnêteté. Alors qu`il lui a été signifié, et en même temps qu`à toute l`opinion nationale et internationale, par une démonstration juridique des plus fournies et scintillante de lucidité, en 2000, celui qui n`a d`oreille que pour s`entendre dire qu`il sera " candidat élu " de la Côte d`Ivoire, continue de déclarer "Je n`ai jamais compris ni accepté pourquoi j`ai été exclu de la candidature en 2000". Mais s`il n`a jamais compris les raisons, pourquoi alors, en 1995, déclarait-il dans Jeune Afrique que les lois de son pays ne lui permettaient pas de se présenter à la présidentielle ? Pourquoi comprenait-il cela en 1995, et que du coup, la notion de cette loi de son pays, lui échappe en 2000, où il a le plus multiplié les documents irréguliers, ayant discrédité sa moralité ? La malhonnêtété que renferme sa jubilation, est non seulement le fait que, Alassane ne nomme pas qui l`avait frappé d`injustice en 2000, dans quelles circonstances cette injustice a été réparée et par qui elle a été réparée. Le président du Rdr n`a pas eu l`honnêteté de rappeler qu`il y a eu l`esprit de l`Accord de Pretoria et l`article 48 de la Constitution ivoirienne. Et la seule personne à pouvoir faire valoir l`article 48 pour le repêcher, en tant que cas difficile, sur la liste des candidats à la présidentielle, se nomme Laurent Gbagbo, Président de la République de Côte d`Ivoire. Et donc s`il estime qu`une injustice a été réparée maintenant, qu`il ait l`honnêteté et le courage politique de rendre à César ce qui est à César, c`est-à-dire à Gbagbo, son admission sur la liste validée des candidats à la présidentielle. C`est vrai qu`il lui rend hommage sans le crier, par cet aveu, mais cela le grandirait si, en tant qu`homme politique, il reconnaissait clairement au chef de l`Etat, le respect de la parole donnée. Sinon, ce ne sont pas les motifs d`éloignement d`Alassane du chemin de la présidence qui manquent. Parce que le dépositaire Tia Koné est encore là, de même que le compagnon de tous les secrets d`Alassane, Jean- Jacques Béchio. Béchio qui peut le contraindre à abandonner sa campagne électorale.

Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr

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