lundi 23 novembre 2009 par L'expression

Le Conseil constitutionnel a rendu un arrêt, la décision no CI-2009-EP/028/19-1/CC/SG datée du jeudi 19 novembre 2009, et publiée le lendemain lors d'une conférence de presse animée par son président. Yao N'Dré Paul, à cette occasion, a fait connaître au nom du peuple ivoirien la liste des candidats retenus pour la course à la prochaine présidentielle. On retrouve dans le starting bloc les trois grands favoris : Laurent Gbagbo, le sortant, l'ancien président Henri Konan Bédié et l'ancien Premier ministre, Alassane Ouattarra. Avec eux, onze autres prétendants au fauteuil dont la seule dame du lot Madame Jacqueline Lohouès Oble, et l'humoriste, fraichement naturalisé ivoirien, Adama Dolo de son nom d'artiste Adama Dahico. En presque cinquante ans d'indépendance, c'est la première fois qu'une élection à la magistrature suprême du pays s'annonce avec tant de monde. Un pas important pour l'enracinement de la culture démocratique dans le pays. De 1960, année de l'indépendance, à 1990, le pays a vécu sous le joug du parti unique. Le Pdci-Rda, alors tout puissant parti du c?ur et de la raison de chaque citoyen qui naissait et quittait ce monde militant du parti, régentait tout. Les rendez-vous électoraux étaient ordonnancés par le parti et son chef, le père fondateur, Félix Houphouët Boigny. Pour la présidentielle, il n'y avait qu'un seul candidat : le Planteur de Yamoussoukro. Et les 99,99 pour cent de taux de participation et de suffrages exprimés sur son nom traduisaient l'amour et l'adhésion du peuple au choix politique, économique et social du Vieux. C'est vrai qu'en trente ans, les Ivoiriens ont gouté le fruit de la stabilité politique et d'une enviable cohésion sociale. Construction d'infrastructures modernes : routes, hôpitaux, écoles, universités et centres de recherche; plein emploi pour les diplômés et cadres ; salaires et conditions de vie attractives. Le pays a donné le visage d'un eldorado dans une Afrique de l'Ouest marquée par les multiples coups d'Etat et la misère sociale. Si au sortir d'un de ses congrès en 1980, le parti unique s'alignant sur le slogan changement dans la stabilité a opté pour des candidatures ouvertes pour l'élection des députés et conseils municipaux, une évolution en soi dans un contexte de monolithisme politique ambiant et généralisé, la compétition s'arrêtait nette devant le palais de la présidence. Le Vieux a continué en 1980 et en 1985 à être seul en liste. Cependant, les bouleversements de la scène politique mondiale par le vent d'Est consécutif à la chute du mur de Berlin en novembre 1989, et les soubresauts du climat social dans le pays en 1990 vont changer la donne. Houphouët et le Pdci ouvrent les vannes du multipartisme intégral. La présidentielle de 1990 mettra aux prises le père fondateur et un fougueux leader de l'opposition. Ce dernier, Laurent Gbagbo, obtiendra un honorable 18% face au Vieux et à la machine de son parti lors du scrutin d'octobre 1990. Une bonne brèche. Mais qui n'annoncera pas des lendemains joyeux sur le chemin de la démocratie. En effet, la mort d'Houphouët en 1993, sa succession constitutionnelle par Henri Konan Bédié, qui corsera les conditions d'éligibilité avec un code électoral taillé sur mesure, enfanteront le boycott actif en 1995. Le Fpi de Gbagbo et le Rdr d'Alassane Ouattara se ligueront en effet contre les conditions antidémocratiques d'un scrutin mené en roue libre par Bédié accompagné par le professeur Francis Wodié du Pit. Il y aura affrontements, mort d'homme et dégâts importants. La toile de fond, de cette malheureuse situation, n'était rien d'autre que le refus de la compétition libre et ouverte. Elle sera exaspérée en 2000. Le chef de la junte militaire qui a pris le pouvoir en décembre 1999 veut rester aux affaires. Il fera adopter une Constitution en juillet 2000 qui instituera la discrimination entre les citoyens. Singulièrement pour la compétition à la magistrature suprême. Un soir d'octobre 2000, c'est sous état de siège militaire qu'un juge, le président de la Cour suprême, Tia Koné, viendra annoncer les retenus à la présidentielle. Bédié comme Alassane Ouattara sont écartés de la course. Le premier pour défaut de certificat médical, le second, présenté comme un homme à la nationalité douteuse . L'exploit polico-juridique de Tia koné a marqué le sommet de la descente aux enfers du pays en matière de démocratie. Le pays a payé ces dérives présentées par de pseudo nationalistes comme des mesures de sauvegarde de la nation au plus fort! Tout le monde, dix ans après, est candidat ! Et le ciel est en place ! Preuve que le gâchis énorme pouvait être évité.

D. Al Seni





Daloa/Election de Kossougro à la mairie



Voici les 11 judas qui ont poignardé le Rdr



En se faisant élire maire de Daloa le mercredi 18 novembre, Me Kossougro a, non seulement réussi un holdup, tant personne ne s'y attendait, mais il a endeuillé tout le Rdr. C'est un parti en larmes qui a tenu sa la première réunion après sa défaite le samedi 21 novembre. Les militants du parti continuaient encore de pleurer cette humiliation. La colère et la tristesse se lisaient sur tous les visages. Les pleurs accompagnaient chaque intervention. Dès la mort du maire Guédé Guina le 4 août dernier, Me Kossougro du Pdci a affiché ses intentions d'occuper le poste laissé vacant. Zana Ouattara du Rdr se manifeste à son tour, tout comme Gozé Bertin par voie de presse. ADO, pour préserver la cohésion dans son parti ordonne une première rencontre avec les 6 adjoints au maire à Abidjan, puis envoie une mission avec le maire Koné Sourou de Kolia à Daloa. Pour s'assurer que tout est bien huilé ADO envoie une 2e délégation des maires d'Adjamé, Abobo et Vavoua pour rencontrer tous les conseillers à Daloa afin de réitérer ses recommandations. Aux différents émissaires d'ADO, les conseillers font la promesse de respecter les consignes données. Mais, à l'issue du scrutin, Kossougro dont le parti, le Pdci n'a que 3 conseillers municipaux sur les 34 que constitue le collège électoral sort vainqueur. Il réalise la prouesse de battre le Rdr fortement représenté avec 25 conseillers. Maître Kossougro l'emporte avec 19 voix contre 15 pour Diabaté Kramoko, le candidat du Rdr. 11 des conseillers (Zana Ouattara, Idrissa Coulibaly, Dramane Fofana, Koné Souleymane, Mme Bayo épse Diaby, Mme Tiabouan, Mme Awa Diawara, Sékou Yéo, Diabaté Abou et Kouamé Norbert) du Rdr ont n'ont pu résister devant les billets de banque. La veille, soutient-on, la cognotte est montée à 1 million Fcfa par tête. Samedi, aucun mot n'était dur pour qualifier les vendeurs de conscience. Les traitres, des hypocrites, les lâches nous ont trahi et ont mis le seul symbole de 15 ans de lutte à l'eau. Ils n'ont pas pensé à nos parents tués , fulminaient des militants inconsolables. Chaque structure locale du Rdr est intervenue pour demander leur radiation pure et simple avant la grande campagne présidentielle. Cette prise de position a été soutenue par les militants venus de Gonaté, Zoukougbeu, Zaïbo, Gadouan. Koné Boubacar, secrétaire administratif de la Ddc a tenu à demander aux militants félicités et saluer les 15 conseillers restés honnêtes et dignes pour avoir résisté aux tentations de Kossougro. Il faut noter que les conseillers indisciplinés ont choisi la voie de la sagesse en restant chez eux à la maison. Diabaté Kramoko, grande victime et qui s'est ressaisit de l'émotion, a demandé aux militants la sérénité devant la tâche qui les attend. Le tonnerre est tombé, mais il n'a pas pu détruire le Rdr grâce à vous. Mobilisons nous pour la victoire dADO, a conseillé le Ddc.



A. Tiéfi , Correspondant régional.

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